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Les aventuriers de l'art moderne sur Arte à partir du 16 décembre

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J'ai eu la chance de découvrir en avant-première au Centre Pompidou un épisode d'une série qui va faire date dans la manière de raconter l'histoire de l'art. J'ai, depuis, visionné le second.

Ce seront 6 films de 52 minutes réalisés par Pauline Gaillard, Amélie Harrault et Valérie Loiseleux pour Silex films et qui seront diffusés sur ARTEà partir du 16 décembre 2015.), à 20 h 50, heure de grande écoute, les deux jours suivants à 22 h 25.

L'ensemble donnera des clés pour comprendre l'histoire de l'art mais aussi l'histoire tout court de 1900 à la Libération. On commencera par l'époque Bohème 1900-1906.

Dès le générique on sait qu'on va se régaler parce que le ton est donné, sur l'excellente musique de Pierre Adenot, et des fondus enchainés d'images d'époque, en noir et blanc, qui se confrontent avec des dessins. On reconnait Paris, la place de la Bourse, Montmartre qui n'est encore qu'un village. C'est là que l'histoire de l'art contemporain va être bouleversée. Tout commence avec un jeune Breton portant monocle et chapeau claque, Max Jacob que l'on connait davantage comme poète que comme peintre et j'ai apprécié que cette série lui rende cet hommage.

La Révolution demeurent présente. Les cabarets attirent Max Jacob qui ne tarde pas à faire la connaissance de Picasso dont il a découvert une toile chez un marchand d'art. L'homme ne parle pas encore français et ses oeuvres ne trouvent pas preneur. On le sait peu mais les deux compères vont devenir inséparables. Max s'improvisera agent de relations publiques auprès des galeristes pour promouvoir son ami. la poésie ne les nourrit pas. Il gagnera leur vie en disant la bonne aventure.

On apprend beaucoup de choses dans ce film. Picasso a tout d'abord peint à la manière de Toulouse Lautrec avant de se replier sur une monochromie bleue inspirée par Le Greco, et suggérant la misère. C'est Picasso qui découvre à Montmartre, au n°13 de l'ancienne rue Ravignan, une ancienne manufacture de piano qui deviendra ce que Max Jacob appellera le bateau lavoir, et qui est encore aujourd'hui une cité d'artistes.

Un seul point d'eau alimente les chambres. On y entre par le haut depuis la rue et on descend les étages. Picasso y fait la rencontre de Fernande Olivier qui vient y retrouver sa soeur.
Ce sera sa grande amoureuse et il sera furieux lorsqu'elle posera pour Kees Van Dongen, qui habite quelques étages plus bas.

La bande s'enrichit d'autres personnalités avec Guillaume Apollinaire alors employé de banque,  Vlaminck et Derain qui seront nous dit-on "compagnons de goinfrerie", de Matisse, et de Georges Braque, né à Argenteuil, qui sera le dernier de la bande.

Le film nous montre les mains abimées mais magiques de Renoir. Il revient sur des scandales qui ont marqué l'histoire de l'art. Par exemple la présentation au Salon des Indépendants en 1910 d'une toile attribuée à un jeune peintre italien, Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique. Le tableau a été peint, en présence d'un huissier de justice, par la queue de Lolo, l'âne du père Frédé, le patron du Lapin Agile, dont l'enseigne, un lapin dans une poêle, avait été peinte par André Gill. On y avait attaché un pinceau.

Nos amis y finissent souvent la nuit dans ce célèbre cabaret montmartrois.

Plus tard, au salon d'automne ce seront les couleurs vives des oeuvres de Matisse, dans une salle qualifiée de cage aux fauves, et dont le président de la République refusera l'inauguration.

Au salon des indépendants l'année suivante, le Bonheur de vivre de Matisse devient légendaire, mêlant le primitivisme et la déformation des corps à la Gauguin., provoquant la critique.

Après le bleu, Picasso entre dans les couleurs joyeuses du rose. C'est le temps de la bohème heureuse  ... disons insouciante. On peut alors adopter un enfant, comme le fait Fernande, quitte à le rendre s'il devient trop difficile à élever. Picasso s'installe dans un village catalan près d'Andorre. Il y affine son style, cherchant quelque chose de neuf. L'ébauche d'un masque, lui inspire le cubisme dont la première oeuvre sera le portrait de Gertrude Stein.

Le premier épisode s'achève sur la concurrence effrénée opposant Matisse et Picasso, aussi opposés que le pôle nord et le pôle sud.
Intitulé la bande de Picasso 1906- 1916, le deuxième épisode commence par un (heureux) résumé  du précédent.

Cette fois on se concentre sur la révolution que représente les demoiselles d'Avignon, aux corps disloqués, taillés à angle vif, et dont deux des cinq visages portent l'empreinte de masques nègres. Un autre scandale nous est pointé autour du vol de statuettes antiques au Louvre par le secrétaire d'Apollinaire, qui en avait revendu une à Picasso, lequel s'en inspira pour ce tableau. Apollinaire passera quelques jours à la prison de la Santé pour recel.

En nous montrant côte à côte des tableaux de Picasso et de Braque on remarque la réduction de la palette chromatique et l'écrasement de la perspective. ces deux artistes ne cesseront de se démarquer des autres.

On entend le poème Les Saltimbanques dans lequel Guillaume Apollinaire rend hommage aux baladins, témoignant aussi que les peintres sont devenus les meilleurs amis des clowns. On revoit le Cirque Médrano dans ce qui sera bientôt le Cirque d'hiver.

Et tandis que Duchamp emportera sa Joconde à New York en 1913 pour y devenir une célébrité Max Jacob restera le plus pauvre de la bande. Le centre artistique se déplacera vers Montparnasse.

La déclaration de guerre et la mobilisation générale vont bouleverser la donne. Braque sera blessé, trépané puis démobilisé en 1916, André Derain partira pour Verdun, Picasso refusera, Max Jacob s'enrôlera, comme Apollinaire qui oubliera Marie Laurencin au profit de Louise puis de Madeleine. Il connaitra l'enfer des tranchées dès novembre 1915 avec un courage remarquable. Il écrira des vers remarquables de réalisme :  il y a mille petits sapins hachés autour de moi.

Les cubistes ne sont plus ces infiltrés de l'art boche qui étaient raillés. On va les solliciter pour cacher les postes de tir à grands coups de pinceau. J'ignorais qu'on leur doit l'art du camouflage.

Dans les prochains épisodes les projecteurs seront dirigés sur d'autres aventuriers comme Kiki de Montparnasse, Man Ray, André Gide, Malraux, Robert Capa.

Les images sont animées, les textes argumentés, truffés de citations. On comprendra le rôle déterminant des collectionneurs, comme Gertrude Stein et son frère. Celui des marchands d'art, comme Ambroise Vollard pour Renoir puis Picasso, Daniel-Henry Kahnweiler, ou encore Bernheim pour Matisse.

Adaptée de la trilogie de Dan Franck"Bohèmes", "Libertad!", "Minuit", la série nous plonge sur le mode du récit dans la vie artistique et littéraire à Paris au début du XXème, qui a vu naître le Fauvisme, le Cubisme, Le Dadaïsme, le Surréalisme...

En utilisant les codes de la fiction et à travers des illustrations, de l’animation et des documents d’époque, la série en 6 épisodes retrace les scandales et les célébrations, les tragédies et les triomphes qui ont constitué cette incroyable période de l’Art Moderne des sous-sols du Bateau-Lavoir aux derniers fracas de la Seconde Guerre mondiale.
Il faut saluer le travail de Dan Franck, qui signe le scénario, et celui de Pauline Gaillard, Amélie Harrault et Valérie Loiseleux pour leur réalisation. Elles ont astucieusement eu recours au principe d'hybridation, en jonglant allègrement avec toutes sortes de techniques : animation traditionnelle (à l'encre ou à la gouache), animation en volumes, papiers découpés, peinture sur verre, rotoscopie...

Ainsi pour évoquer l'histoire du Bateau-Lavoir, la série recourt à une maquette, filmée sous différents angles et dans laquelle s'intègrent des personnages traités en peinture ou en papiers découpés. L'alternance entre des images-maison et des archives (cinéma ou photo), associant les unes et les autres selon des principes et des assemblages aventureux avec d'autant plus de pertinence que la série brasse toutes sortes d'univers et de styles artistiques.

A voir en direct ou en replay. Ou a glisser sous le sapin puisque le DVD de la série sort le 11 décembre.

Un chapon pour Noël, marche à suivre pour le réussir

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Le chapon est un des grands classiques de Noël en France, sans doute encore davantage que la dinde. Mais ce n'est pas facile à cuisiner. D'abord parce qu'on ne s'y met pas tous les dimanches comme Henri IV avec sa poule au pot et comme c'est un produit relativement cher on préfère assurer ses arrières.

J'ai eu l'occasion de découvrir et de goûter l'an dernier des volailles St-Sever et j'ai pensé que c'était le bon moment pour vous en parler ici. C'est un spécialiste du poulet fermier jaune et pionnier du Label Rouge en France, depuis 50 ans dépositaire du savoir-faire de volaillers expérimentés.

L’amour du travail bien fait, transmis de génération en génération, s’illustre à chaque étape de l’élaboration de leurs produits. En commençant par la sélection rigoureuse des volailles, toutes issues d’éleveurs locaux, qui garantissent un élevage sur un territoire sain et préservé, avec une alimentation issue du terroir… en pratiquant un élevage en totale liberté, sans barrière ni clôture.

Les éleveurs ont imaginé la "marensine", qui est une petite cabane en bois, dépourvue d’électricité et confectionnée à partir des ressources environnantes. Ces petits poulaillers écologiques sont aisément déplaçables entre les arbres, permettant ainsi d’offrir un environnement vierge à chaque poussin.

Si vous ne trouvez pas cette volaille vous pouvez choisir un chapon Marque repère, chez Leclerc, dont je vante les qualités depuis plusieurs années, notamment à travers de Bio Village. Mais vous aurez aussi un Label Rouge.
Voici maintenant la marche à suivre pour réussir le plat central de votre Réveillon.

D'abord il faut savoir que le chapon ne se rôtit pas au four comme un simple poulet. Il est indispensable de lui faire subir en premier lieu l'épreuve du court-bouillon. Et pour ce faire il vous faudra 10 litres d'eau (pas moins, il faudra donc prévoir un récipient en conséquence, vous ne direz pas que je ne vous ai pas prévenus. Pensez-y dans les brocantes, vide-greniers).

On ajoute du gros sel, du poivre en grains (c'est tellement meilleur), 1 oignon, 3 gousses d'ail, 1 carotte, 1 poireau émincé, des herbes de Provence, un demi litre de vin blanc sec, muscadet ou Champagne après tout.

Ça c'est le contrat minimum syndical. On peut planter un clou de girofle dans l'oignon, ajouter des baies roses ou de Setchuan, un bouquet de persil, une feuille de laurier. On personnalise.

Portez à ébullition et plongez la volaille pendant 20 minutes.

Epongez, placez la à four froid (j'insiste et je rappelle la règle, four froid pour toutes les viandes blanches, donc les volailles, le veau ...) four chaud pour les rouges, boeuf, porc, sanglier ...

Le thermostat sera tourné à 160-180°, donc pas hyper chaud.

Arrosez de sauce chaude, une louche à la fois toutes les 20 minutes.

Cuisson minimum 2 heures 30 à 3 heures. Quand je vous dis que cela demande de l'organisation ....

On peut cuire les pommes de terre autour de la volaille, pour qu'elles s'imprègnent elles aussi de la sauce, ou avec des pommes fruit, ou les deux, ou encore des morceaux de patate douce (bien entendu on calcule de manière à ce que tout soit prêt en même temps. Il ne faut pas trois heures pour les pommes de terre). Si on aime les marrons on les ajoutera dans le plat de service après les avoir réchauffées, avec des airelles aussi pour la touche de couleur rouge.
Si après la cuisson il vous reste du court-bouillon vous pourrez le recycler en pot-au-feu en y remettant la carcasse du chapon et davantage de légumes. Surtout si vous l'avez préparé au champagne. Ce serait trop dommage de gâcher...

Après le silence de Didier Castino chez Liana Lévi

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Après le silence est un premier roman. Magistral.

Mouleur syndicaliste aux Fonderies et Aciéries du Midi, Louis Catella s’épuise dans la fournaise des pièces à produire et le combat militant. Il raconte cela, mais aussi la famille, l’amour de sa femme Rose, le chahut de ses trois garçons, les efforts rageurs pour se payer des vacances... Une vie d’ouvrier, pas plus, pas moins. Jusqu’au grand silence du 16 juillet 1974 quand Louis meurt accidentellement à l’usine sous les yeux de son fils ainé, âgé de tout juste 16 ans. Et pourtant l’impossible monologue se poursuit, jusqu’à ce que s’élève la voix du plus petit qui, depuis l'âge de 7 ans et désormais à jamais sera un enfant sans père.

On dit "la vie continue". Cette phrase est insupportable pour Rose qui vit chaque nouveauté, même le changement d’un meuble ou le remplacement d’un appareil ménager comme un deuil supplémentaire : pour moi, ton père est toujours là. (p. 120)

De fait, la voix paternelle s’élève, dans une sorte de tumulte alimentée d'une logorrhée haletante et inépuisable, traversée parfois de remarques sorties d’autres bouches. Le lecteur se demande comment il peut bien nous interpeler depuis l’au-delà. Nous faire à ce point sentir le poids de la fatigue, jusqu’à l’écrasement (p. 23). Celui qui parle ne croit pas si bien dire.

L’homme dont on nous trace le portrait croit au parti communiste et en Dieu. Il croit que la vie peut changer grâce aux hommes. (p. 25) Après 68 l’Idée a fui. Pas de Dieu. Cinq semaines d’espoirs et de certitude qu’il faut désormais enterrer. (p. 38)

Le père de Louis buvait, fumait … trop … Il mourra à l’hôpital, accidentellement. On ne cherche pas, c’est la mort (p. 45). Nous comprenons que l’usine impose alors sa loi à l’ouvrier et à sa famille. L’école n’est pas une issue, au contraire puisqu’elle retarde le moment de gagner sa vie. (p. 44) Les temps ont changé mais le petit-fils est atteint de phobie scolaire. Alors on le fait embaucher pour qu’il découvre ce qu’est le travail, provoquer l’étincelle qui lui redonnera goût à l'école. Il n’y a rien à craindre… sauf l’accident auquel il assiste.

Le docteur Massi, comme le beau-frère Henri constituent la garde rapprochée qui aide la veuve de son mieux. On lui conseille de refuser l'épaisse enveloppe de billets que l'assistante sociale de l'usine cherche à lui remettre contre la promesse de ne pas porter plainte. Le procès se soldera par une faute inexcusable et un franc symbolique de dommages.

219 accidents mortels ont eu lieu dans les Bouches-du-Rhône pour la seule année 1974. Avec une telle statistique on devine que l'espérance de vie d'un ouvrier ne pèse pas très lourd. De toute façon si l’ouvrier ne meurt pas d’un accident du travail, il mourra tôt ou tard de son état, il mourra de sa retraite misérable. (p. 212) Ces chiffres donnent au roman une portée considérable, bien au-delà d'un récit qui est bien davantage qu'autobiographique. C'est la chronique de la France ouvrière des années 60-70, que j'ai (un peu) connue.

Une époque marquée par l'espoir. Celui qu'après les terribles années de guerre le travail rende réellement libres les hommes et les femmes de bonne volonté.

Les souvenirs remontent à la surface, charriés par les remous de la mémoire, de ce qui a été raconté, déformé peut-être, les truites pêchées à la Javel (dont l’auteur nous donne même deux versions p . 59), le trauma crânien du plus jeune, le CAP tenté et échoué, l’ordinaire comme l’extraordinaire.

Ce roman se révèle être un dialogue, entre le père et le fils, le plus jeune, celui qui a envie d’écrire, qui écrit (p. 69) et qui finira par s’emparer du stylo et ne plus le rendre, à partir de la page 197 pour parler après le silence, conjurer la peur de disparaitre lorsqu'il aura atteint, voire dépassé, l'âge de son père.

Didier Castino, professeur de lettres à Marseille, nous offre un récit choral extrêmement bien écrit qui se lit comme un témoignage à charge et une quête de vérité. Il est honnête en s'interrogeant : où est la vérité? Je sais ou j'imagine ?

Il se situe à contre-courant de la répétition de la filiation. Je ne suis pas ouvrier, j’ai rompu la malédiction clame-t-il haut et fort. Quand il invective son paternel on imagine ce qu'auraient été leurs querelles à l'adolescence : Toi l’ouvrier syndicaliste, exemplaire, tu aurais un fils qui vote à droite. La tendresse est néanmoins présente à chaque page. Et la pudeur se cache derrière l'emploi de mots crus parfois. On comprend aussi combien l'enfant a été effrayé de cet homme censé tout voir (puisque du ciel on surveille tout), à qui rien ne pouvait échapper, aucune bêtise, aucune faiblesse.

J'ai reconnu là la sévérité de l'éducation des années 70 qui s'apparentait à une forme de terreur. Il fallait ramener des bulletins de notes exemplaires, être premier de la classe, toujours, pour panser la crainte familiale de n'avoir pas de travail une fois adulte.

Les familles ne se rendaient pas compte qu'elles soumettaient leurs enfants à une double injonction : celle de réussir, mieux que les parents, mais celle aussi de ne pas trahir leur classe sociale. Il faut beaucoup de temps pour parvenir à supporter la honte et la fierté des origines : Mais je ne suis coupable de rien. Je ne suis pas ouvrier. Il n’y a pas de mal à ça. (…) mais je reste un fils d’ouvrier. Et je peux parler à ta place quand ça me chante.
  
L'auteur s’insurge à la fin contre la mode de transformer les usines en lieux culturels. Si elles ferment, il faut les détruire, tout raser, ou les transformer en lieu de mémoire. Comme les camps de concentration. Raconter, après le silence, ce qui s’est passé pour que les jeunes sachent, pour que jamais on n’oublie. (p. 221)

J'ai visité il y a quelques années le centre minier de Lewarde dans le nord de la France. J'avais été bouleversée par ce que j'avais perçu de l'enfer dans lequel travaillaient les mineurs. C'est un souvenir indélébile. Le roman de Didier Castino est de la même veine. Il mérite amplement le Prix du Premier roman 2015.

Après le silence de Didier Castino chez Liana Lévi, en librairie depuis le 20 août 2015
Livre chroniqué dans le cadre du Prix 2016 des lecteurs d'Antony
En compétition avec Un amour impossible de Christine Angot, Quand le diable sortit de la salle de bain de Sophie Divry, L'orangeraie de Larry Tremblay, et Ce pays qui te ressemble de Tobie Nathan.
 

Comment un pirate met une journée à l'eau et comment on sauve la situation

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J'avais promis un spectacle original à des enfants et nous nous sommes retrouvés un peu largués (prévisible me direz-vous pour une pièce parlant de pirate et devant se dérouler sur une péniche) pour cause de défection du comédien, malade.

Déjà qu'il est pénible en ce moment d'affronter la crainte de sortir, si c'est pour être en rade ... autant faire encore un effort, pousser un peu plus loin et aller voir les vitrines de Noël.

J'ai de tels souvenirs de celles du Bon Marché que c'est là que nos pas nous conduisirent. Nous n'avons pas été déçus du voyage !

Nous avions un doute, pensant qu'il y aurait foule. Me croirez-vous si je vous dis que j'ai pris ces photos un samedi en plein milieu de l'après-midi ?
Savez-vous que les lutins naissent dans des boules de neige et se livrent joyeusement à des glissades ?  l'histoire ne dit pas si c'est avant ou après avoir aidé le Père Noël à confectionner les jouets.
Chaque vitrine présente une scène différente. C'est très réussi.
A intervalles réguliers la musique s'arrête. Les lumières s'éteignent. Le temps d'observer les personnages et ça repart de plus belle.
C'est féérique.

Ça sent le roussi

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Venez partager cet anniversaire surprise un vendredi jusqu'au 5 février 2016 à 19h30 au Théâtre les Rendez-Vous d'Ailleurs, 109 rue des Haies, 75020 Paris.

Telle était l'invitation que j'avais reçue pour fêter la quarantaine de Susie, une rousse flamboyante, amie de plusieurs de mes amis.

C'est comme ça que je me suis retrouvée assez loin de chez moi pour le meilleur ... et pour le roussi.

Il n'y a pour le moment que 10 représentations programmées. Ouvrez votre agenda et cochez une date. Toute la bande rassemblée autour de Caryn Trinca le mérite. Cet anniversaire est avant tout une histoire d'amitié qui dure depuis 18 ans. Il a fallu beaucoup de travail et de persévérance pour que le projet quitte le statut du rêve pour devenir réalité. "finisse" par aboutir.
Demain, Susie aura 40 ans. Charlie, son mari, lui aura préparé un anniversaire-surprise auquel il aura convié tous leurs amis dont… sa maîtresse. Alors Susie se prépare : elle répète ! Pour ne pas être déstabilisée, elle passe en revue chaque invité, anticipe chaque situation, chaque émotion, chaque réaction pour pouvoir les simuler parfaitement, le soir venu. Et triompher ! Mais cette répétition ne se passera pas tout à fait comme prévu…
Pour le moment ce sont Les Rendez-Vous d’Ailleurs qui accueille le spectacle. C'est un nouveau théâtre privé situé dans l’Est parisien et  dédié au spectacle vivant depuis mai 2010.

Située au 109 rue des Haies, dans le vingtième arrondissement, dans un ancien atelier de confection, la salle, d'une capacité de 50 places est dirigée par Hélène Perraguin et Philippe Bohée et convient parfaitement à toutes les formes de café-théâtre ou de cabaret.

Caryn Trinca est comédienne, chanteuse, auteur, danseuse aussi. Elle a débuté aux Folies Bergères dans Les Années Twist de Roger Louret avant d'intégrer la troupe des Stylomaniacs dirigée par Claude Lemesle. Elle se forme à la danse et rejoint Piaf je t'aimeà l'Olympia et au Cirque d'hiver.

Elle rencontre alors Jacques Rouveyrollis, créateur lumière, qui lui promet de l'éclairer quand elle aura son spectacle. Cette petite phrase ouvre une perspective nouvelle et donne à Cary l’envie de relever le challenge : être seule en scène accompagnée d’un musicien et raconter une histoire sensible et drôle.

Entre temps elle a notamment joué les rôles de Juliette dans “Musical Suspect”, Pénélope dans “Ulysse le retour de Troyes”, la Fée des bois dans “Pinocchio le Musical” et Lulu Warnicker dans l’adaptation française de Broadway “Footloose”. Elle a co-écrit puis interprété le rôle d’Ellen dans la comédie musicale “Le Chant de Coton” qui associe texte, chansons et langue des signes. C’est avec Frédéric Chevaux qu'elle partage l’écriture de Ça sent le roussi et c'est Vincent Heden qui a mis ses  paroles en musique.

Entourée d'une équipe artistique expérimentée et passionnée, elle a pu financer la création par ses propres moyens : location de salles de répétitions, location d’un théâtre pour le show case et une représentation le 6 avril dernier à l’Auguste Théâtre à Paris, location d’un studio pour l’enregistrement des 8 chansons, premiers costumes, premiers décors… avant le lancement d'un crowfounding sur Ulule.

Ce n'est pas à proprement parler un seule en scène puisqu'un pianiste l’accompagne. Et bien que l’interprétation de la pièce repose sur ses épaules vous constaterez qu'il est un personnage à part entière.

Susie représente la femme de quarante ans avec tous ses questionnements, au tournant de sa vie. Elle se révèle, se libère et va se confronter à la nécessité de faire des choix que le public suit avec empathie ... et approuve.

Son co-auteur Frédéric Chevaux découvrait le résultat final ce soir avec beaucoup d'émotion. Il était jusque là monopolisé par les représentations du Roi Lear, où il joue en ce moment.
Ça sent le roussi
Une pièce de Caryn Trinca et Frédéric Chevaux
Aux Rendez-Vous d’Ailleurs, 109 rue des Haies, 75020 Paris
Le vendredi à 19 h 30
Avec Caryn Trinca et Antoine Mérand

Mise en scène Vincent Heden assisté de Florence Trinca et Valérie Masset
Paroles Caryn Trinca
Musiques Vincent Heden
Création Lumière Vincent Guiot
Photographe plateau Olivier Bernard
Il est rare que je recommande un restaurant dans le même billet amis je n'hésite pas quand c'est vraimetn bon. J'ai diné ce soir là au Sohna Punnab, 76 Rue des Pyrénées, 75020 Paris, 01 53 27 81 59. Je me suis régalée de spécialités indiennes avec un poulet tandoori, suivi d'un curry de crevettes et d'une coupe de glaces figurant sur la formule menu, servie le soir, généreusement, avec classe et sourire. Le restaurant assure la livraison à domicile dans un rayon de 5 kilomètres.

Noël sous le signe du Veggie

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Noël est pour beaucoup d'entre nous le temps de se retrouver en famille et de partager de bons moments de plaisir et de convivialité. Mais nous sommes aussi de plus en plus nombreux a en avoir assez de la sempiternelle dinde aux marrons du 25 décembre à midi !

Je fais d'ailleurs amende honorable d'avoir publié il y a quelques jours une recette de chapon. Une fois n'est pas coutume ...

J'approuve l'idée de faire évoluer nos habitudes alimentaires et opter pour un repas de fête végétarien (du moins pour partie), sans pour autant renier le plaisir des papilles.

Avec ces recettes Veggie Christmas, Bjorg vous propose de nouvelles idées étonnantes et gourmandes en démontrant qu'il est possible d'allier gastronomie familiale et alimentation végétarienne.

Je les ai goûtées pour vous et j'en partage 6 aujourd'hui, toutes végétariennes évidemment, mais aussi sans gluten pour pouvoir satisfaire toutes les exigences de vos invités.



 
Très sincèrement c'était délicieux et les petits plats ont disparu à vue d'oeil, comme en atteste cette photo. Nous n'avons pas pour autant été affamés. Les cuisiniers ont travaillé vite et bon.
Et le barman aussi qui nous a fait découvrir un cocktail végétarien, donc sans alcool.
J'ai le sentiment de me situer raccord avec l'air du temps qui suggère de diminuer sa consommation de viande pour lutter contre le réchauffement climatique, comme je l'ai lu à mon retour de cette soirée sur de grandes affiches placardées dans le RER. 
Crème Cèpes et Châtaignes, à réaliser en 45 minutes
Ingrédients pour 10 personnes, pour 10 verrines de 100 ml
10 g de cèpes émincés séchés, trempés 30 min dans un bol d'eau à ébullition
2-3 cuillères à café d'Huile d'Olive Vierge Extra Bio
250 g de champignons de Paris frais émincés (ou d'un mélange de champignons)
1/2 branche de céleri émincée
1/2 oignon émincé
1 grosse gousse d'ail émincée
Une pincée de thym ou de romarin frais
200 g de châtaignes cuites
600 ml d'eau filtrée
1 Bouillon Cube Légumes Bio
Eau de trempage des cèpes
125 ml de Soja Cuisine Semi-Epais
sel et poivre
Pour le service :
Huile d'Olive Vierge Extra Bio
Cèpes ou autres champignons frais émincés
Persil frais
Sel et poivre
Crostini
Soja Cuisine Semi-Epais
1 filet d'huile de truffe

Préparation
- Dans une grande casserole, faites revenir les cèpes égouttés, les champignons frais, le céleri, l'oignon, l'ail et le thym dans l'huile d'olive à feu moyen pendant 10-15 min.
- Ajoutez les châtaignes et faites-les revenir brièvement avec les champignons pendant 5 min. Versez l'eau, le cube de bouillon et l'eau de trempage des cèpes. Amenez à ébullition, baissez le feu et laissez mijoter 20-30 min.
- Ôtez du feu et ajoutez le Soja Cuisine, le sel et le poivre selon votre goût.
- Mixez dans un blender pour obtenir un crème veloutée. Ajoutez au besoin un peu d'eau chaude si la consistance est trop épaisse.
- Avant de servir, faites revenir dans un filet d'huile d'olive quelques cèpes ou autre champignons frais émincés avec du persil frais, du sel et du poivre.
- Versez la soupe dans de petites verrines ou de petits bols, déposez sur le dessus quelques lamelles de cèpes et décorez au choix de crostini, d'un filet de Soja Cuisine et/ou d'huile de truffe.
Involtini de Concombre, à réaliser en 20 minutes
Ingrédients pour 20 petits rouleaux, soit 5 personnes
1 concombre large
1/2 avocat mûr
1/2 tasse d'amandes mondées trempées dans de l'eau chaude pendant 1 h minimum
1 cuillère à soupe de Tartine & cuisine trio de poivrons Bio
1 pincée de sel
1,5 cuillère à soupe de Citron Cuisine Bio
1 grosse poignée de persil frais émincé

Préparation
- Mixez dans un robot l'avocat, les amandes égouttées, la tartinade de poivron, le sel, le jus de citron et le persil. La consistance ne doit pas être trop lisse mais rester légèrement croquante.
- Détaillez le concombre en très fines bandes sur toute sa longueur à l'aide d'un éplucheur à légumes.
- Déposez l'équivalent d'une cuillerée à café de la préparation aux amandes sur l'extrémité d'une bande et enroulez. Fixez  le rouleau à l'aide d'un cure-dent.
- Disposez sur une assiette de service et dégustez.
Rouleaux aux Légumes et Sauce Coco Cacahuète, à réaliser en 30 minutes
Ingrédients pour 12 rouleaux, pour 6 personnes
Pour les rouleaux :
12 feuilles de riz de 16 cm de diamètre
100 g de chou rouge émincé très finement
100 g de pousses d'épinards frais émincés
100 g de fenouil émincé très finement
100 g de concombre en bâtonnets fins
2 carottes en bâtonnets fins
1 grosse poignée de coriandre ou de persil frais
Pour la sauce :
125 g de beurre de cacahuète
125 ml de Lait de Coco Cuisine Bio
2 cuillères à soupe de Citron Cuisine Bio
2 cuillères à soupe de tamari ou de sauce de soja
Un peu d'eau tiède selon la consistance souhaitée
1 gousse d'ail haché très fin      
1 pincée de piment de Cayenne (optionnel)

Préparation
- Mélangez dans un grand bol tous les ingrédients de la sauce en ajoutant si nécessaire un peu d'eau pour la diluer et obtenir une consistance onctueuse. Ajoutez l'ail et le piment. Goûtez et rajoutez au besoin un peu de tamari ou de sel.
- Préparez un torchon humide sur votre plan de travail et remplissez un grand saladier d'eau tiède.
- Humectez une feuille de riz dans l'eau tiède pendant quelques secondes. Quand elle est souple, déposez-la délicatement sur le torchon et ajoutez dans la partie inférieure du cercle une petite quantité de chaque légume. Rabattez la partie inférieure de la feuille de riz vers le haut du cercle de façon à envelopper les légumes, pliez les deux côtés vers l'intérieur et finissez d'enrouler pour fermer le tout. Déposez le rouleau ainsi obtenu sur un plat de service et renouvelez l'opération pour confectionner le reste des rouleaux.
- Servez les rouleaux de légumes accompagnés de sauce.
Dattes Amande et Chocolat, à réaliser en 20 minutes
Ingrédients pour 8 dattes, pour 4 personnes
8 dattes dénoyautées (choisissez des dattes bien moelleuses, medjool de préférence)
3 cuillères à soupe d'Amande à tartiner Bio
100 g de chocolat noir 70 %
Une poignée de baies de goji séchées
Une petite poignée de noix de coco râpée

Préparation
- A l'aide d'une petite cuillère ou avec la pointe d'un couteau, fourrez les dattes de tartinade d'amande. Scellez en pressant légèrement.
- Déposez les dattes au congélateur 5-10 min. Pendant ce temps, faites fondre le chocolat noir au bain marie.
- Sortez les dattes du congélateur et trempez-les immédiatement dans le chocolat fondu. Quand elles sont bien enrobées, ôtez-les à l'aide de fourchettes ou de baguettes et déposez-les sur une grille ou une feuille de papier cuisson. Immédiatement et avant que le chocolat ne durcisse, décorez de quelques baies de goji et saupoudrez de noix de coco. Réfrigérez jusqu'à dégustation.
Mousses au Citron et Citron Vert, à réaliser en 10 minutes
Ingrédients pour 10 verrines de 100 ml, pour 6 personnes
400 g de tofu soyeux égoutté
100 ml de Sirop d'Agave Bio 500ml
Le zeste d'un citron vert
1,5 cuillère à soupe Citron Cuisine Bio
Le jus d'1/2 citron vert
Quelques tranches de citron vert pour la décoration.

Préparation
- Versez la totalité des ingrédients dans un blender et mixez à puissance maximale jusqu'à ce que la préparation ait une texture lisse et mousseuse.
- Déposez dans les verrines et réfrigérez au minimum 3 h.
- Servez bien frais, décoré de tranches de citron vert.
Truffes Citron Matcha, à réaliser en 20 minutes
Ingrédients pour 24 truffes, pour 8 personnes
80 g de noix de cajou
70 g d'amandes décortiquées
1,5 cuillère à café de thé matcha
le zeste d'un citron
5 dattes medjool moelleuses, dénoyautées
1-2 cuillères à café de Citron Cuisine Bio
quelques gouttes d'huile essentielle de citron (optionnel)
1 cuillère à café d'huile de coco désodorisée
30 g de pistaches décortiquées hachées, pour la décoration

Préparation
- Dans un blender, hachez les noix de cajou et les amandes sans les transformer en poudre. Ajoutez la poudre de matcha et le zeste de citron et mixez brièvement pour les incorporer aux noix de cajou et aux amandes. Ajoutez les dattes, 1 cuillère à café de jus de citron, l'essence de citron (optionnelle) et l'huile de coco. Mixez jusqu'à ce que les ingrédients se collent en une sorte de pâte. Si besoin ajoutez 1 cuillère à café de jus de citron supplémentaire pour humidifier légèrement la pâte.
- Façonnez en une vingtaine de petites boules d'environ 2 cm de diamètre et roulez-les dans les pistaches hachées. Réfrigérez jusqu'à dégustation.
Note : l'arôme et la puissance du matcha variant d'une qualité à une autre, commencez par en incorporer 1,5 cuillère à café puis rajoutez-en 1/2 cuillère à café si la pâte n'est pas assez parfumée.

Vous trouverez l'ensemble des recettes végétariennes de Noël à cette adresse car il y en a 15.
 
Joyeux Noël !

Madame le lapin blanc de Gilles Bachelet au Seuil Jeunesse

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Quelle idée astucieuse de croquer avec autant d'humour l'envers du décor des Aventures d'Alice au pays des merveilles en ayant choisi le lapin. A l'origine le livre de Lewis Carroll n'était pas destiné aux enfants.

Celui de Gilles Bachelet s'adresse à eux mais on peut, une nouvelle fois, inverser la situation. Je vous assure qu'un adulte y prendra beaucoup de plaisir. Il a glissé tellement de références que c'est un bonheur de le découvrir.

Je dois au Salon du Livre Jeunesse de Montreuil d'avoir eu l'occasion d'ouvrir ce bijou parce qu'Alice était le thème central de l'exposition cette année.

Je ne vais pas tout vous révéler, mais vous y croiserez non seulement les personnages d'Alice mais d'autres "références" en matière de littérature jeunesse comme une certaine Beatrix (Potter). J'y ai même trouvé le prénom de mon fils, pourtant pas très courant.

Ce n'est pas tout à fait un hasard si l'on voit surgir un Deux ou un Sept de Pique, un Cinq de Coeur ... Madame le Lapin blanc a beau chasser la poussière de la collection de montres de son mari il sera toujours en retard et aura du mal à ne pas oublier son anniversaire.
Elle a tant à faire avec sa nombreuse famille qu'il faut lui pardonner ce coup de fer malencontreux. Ses talents de couturière feront un miracle quelques pages plus loin.
Chaque page fourmille de détails adorables. Comme Sophie la girafe qui, même dans le monde des lapins demeure le jouet le plus populaire.
Les 100 façons d'accommoder les carottes méritent d'être détaillées. J'adore la Pièce montée du mariage de la carotte de mon chat (numéro 93).
Quant au chat du Cheshire il est bien entendu transparent et son museau porte le masque de son sourire narquois si caractéristique.
Les bestiaires de la Mare de larmes et celui du Pays des Merveilles peuplent une école très spéciale. Vous découvrirez pour votre propre plaisir (que je vous conseille tout de même vivement de partager avec une cohortes d'enfants ... sages ... ou qui le deviendront) une galerie de personnages retors et vous serez confronté au paradoxe, à l'absurde et au bizarre… C'est merveilleux !
Madame le lapin blanc de Gilles Bachelet au Seuil Jeunesse, octobre 2012

Chansons aux enchères avec Laurent Viel bientôt aux Mathurins

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Laurent Vielétait un des chanteurs de la "Rue de la belle écume" que j'avais beaucoup apprécié. Ce soir il rodait son nouveau spectacle musical, au Théâtre de l’Archipel, 17 Boulevard de Strasbourg 75010 Paris qui l'accueillait pour une avant-première exceptionnelle.

Sous le titre de "Chansons aux enchères" il nous immerge dans cette chanson française immortelle dont il est un fervent défenseur. Il sera à partir du 15 Janvier au Théâtre des Mathurins 36 rue des Mathurins 75008 Paris les vendredis et samedis à 19h00 (et en matinée les samedis à 17h00).

Retenez bien ces dates si vous avez envie de passer un moment très agréable. C'est un vrai interprète. Il donne du sens au texte que nous entendons dans toutes ses facettes. Ce serait absurde de dire que Laurent chante "bien". Il fait beaucoup mieux et plus encore.
Son spectacle ne se situe pas dans la veine des remakes qui promettent de faire revivre les années 80 ... et des poussières. Il est très actuel et en même temps respectueux des oeuvres et de leurs créateurs. Il n'imite pas mais il sait donner un coup de neuf à des chansons qui auraient pu prendre de l'âge.

On commence par la Vente aux enchères que Gilbert Bécaud a écrite en 1970, en lançant du même coup la carrière d'un violoniste québécois, Paul Cormier, qu'il rebaptise Monsieur Pointu.

Ce soir c'est Monsieur Garcia qui est invectivé par Laurent Viel et c'est un guitariste.

Par sa manière d'amener le sujet, le chanteur justifie pleinement le titre de son spectacle. Il lance chaque chanson, ou chaque morceau de chanson comme autant de joyaux qu'il sortirait de sa musette.

On redécouvre la Bohème, écrite par Charles Aznavour en 1965 qui devient une chanson douce. On a envie de balancer la java sur l'Accordéoniste chantée par Edith Piaf en 1954. Rupture de ton avec  l'évocation de Sylvie Vartan à travers Toi jamais (2008) que la salle reprend en choeur comme un reproche en imaginant s'adresser à J H, autrement dit Johnny Halliday.

Place au romantisme avec Michèle, une chanson très nostalgique interprétée par Gérard Lenorman autour du souvenir d’un premier amour, qui est un hommage aux Beatles non seulement via le titre et l’allusion à "Yesterday" dans les paroles mais aussi par la composition musicale que l'on aurait pu attribuer au groupe anglais.

Humour aussi avec cette définition empruntée à Sacha Guitry : le mariage, c'est résoudre à deux des problèmes qu'on n'aurait pas eus tout seul.
Suit un medley qui enchaine Mylène Farmer, Guesch Patti (Etienne, 1987), Alain Bashung (Vertige de l'amour, 1981), Desireless (Voyage, voyage, 1989) et Dave ( Du coté de chez Swan, 1975) que le public ne peut pas s'empêcher de fredonner avec délicatesse, jusqu'à être interrompu par Laurent d'un Bang bang qui nous ramène en 1966 à Cher dont le titre sera plus tard par Sheila (2007).
A ce stade les spectateurs sont conquis. Et ce n'est pas fini. Voilà du costaud, du sérieux, du lourd, du sévère avec Est-ce ainsi que les hommes vivent d'Aragon, chanté par Léo Ferré, et le Tango des joyeux bouchers de Boris Vian, qui nous promet avec un écho inquiétant Faut qu'ça saigne ... (1954)

Ne me quitte pas de Jacques Brel (1954) s'affronte brièvement avec La javanaise (1963) de Serge Gainsbourg. Avec Ces gens là (1966) Laurent Viel est au sommet de la réinterprétation.
Il descend dans la salle pour chercher "sa"Gabrielle, un succès écrit par Long Chris et composée par Tony Cole pour Johnny Halliday (1975). Où sont les femmes, interrogera Patrick Juvet deux ans plus tard.
Laurent rejoint son guitariste pour Il venait d'avoir 18 ans, (Dalida, 1975) suivi d'un Comme ils disent (Charles Aznavour, 1972) absolument magistral. Les paroles de Bidonville (1975) Claude Nougaro annoncent que la fin du spectacle se rapproche :
Serre-moi la main, camarade.
Je te dis : "Au revoir".
Je te dis : "A bientôt".
Il nous manque un dernier petit bijou, superbe et déchirant, Drouot (dont Barbara a écrit les paroles et composé la musique en 1974 avec Roland Romanelli : ... rien ne lui restait plus, pas même ce souvenir, aujourd'hui disparu...
Des souvenirs, on en a désormais à ne plus savoir qu'en faire ... Et l'envie de chanter a investit la salle qui fredonne maintenant dim, dam, dom en boucle comme Stromae dans Je cours (2010). Nous sommes devenus la Foule sentimentale d'Alain Souchon (1993).

Les chansons sont faites pour voyager mais pas que. Laurent Viel nous en fera une ultime démonstration avec son compère Thierry Garcia qui l'accompagnera pour une "petite" dernière sur sa toute petite guitare. À quoi sert une chanson, si elle est désarmée ? comme le chantait Julien Clerc en 1992  avec Utile.
Personne ne saurait répondre de manière exhaustive. Ce qui est certain c'est que ce soir elles ont ravivé beaucoup de souvenirs et nous ont donné des joies très simples, que nous avons partagées en harmonie. Pour cela, merci à Laurent et Thierry. Continuez longtemps à nous enchanter !

Dans la salle ce soir on pouvait voir Roland Romanelli, avec qui il partageait l'affiche de la Rue de la belle écume. Le musicien avait écrit, composé et arrangé Barbara vingt ans d'amour en 2008. Il reprendra un spectacle comparable avec Rébecca Mai au Théâtre Rive Gauche, du 28 janvier au 9 février 2016, dans une mise en scène d'Eric-Emmanuel Schmitt sous le titre Barbara et l'homme en habit rouge, parce que ce parfum était son préféré.

Chansons aux enchères
Un spectacle de Laurent Viel (chant) et Thierry Garcia (guitares)
Conçu en collaboration avec Xavier Lacouture.
Au Théâtre des Mathurins
36 rue des Mathurins, 75008 Paris
A partir du 15 janvier 2016
Les vendredis et samedis à 19h00
Matinée les samedis à 17h00

Pains d'épices, bière et chocolat, pour finir en tchaï (presque) comme à Madras

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Ce n'est pas mon style de poster une recette que j'ai reçue par communiqué de presse. Je ne jetterai pas la pierre à d'autres bloggeurs mais ce genre de procédé m'exaspère. Surtout quand la dite recette n'est pas réaliste. Même si la photo qui l'accompagne est appétissante.

Je peux par contre m'inspirer de ce que je reçois. C'est ce que j'ai tenté en croyant pouvoir reproduire sur un pain d'épices un nappage au chocolat à partir d'un caramel à la bière.

Les photos parlent d'elles-mêmes. Ce fut une "cata" sur le plan esthétique, parce que gustativement l'idée se défend.

J'avais choisi une bière de Noël, l'Affligem en l'occurrence. J'ai commencé par la faire bouillir avec une cuillère à café d'un mélange d'épices des Neiges Saravane pour en corser davantage le goût.

J'ai fait réduire des deux tiers jusqu'à obtenir un mélange très sirupeux. J'ai alors ajouté du sucre en poudre, remonté le feu, puis cassé une demi tablette de chocolat dans la casserole.
Auparavant, et même si la manière de Christophe Felder de faire le pain d'épices est remarquable, j'ai suivi ma propre recette que je vous avais promise et que voici, directement inspirée de la version allemande des Nürnberger Lebkuchen :

Ingrédients :
200 grammes de sucre
300 grammes de farine (complète si possible)
1 paquet de levure chimique
150 grammes de noisettes moulues
3 cuillère à soupe de cacao
1 cuillère à soupe de gousse de vanille râpée, ou un sachet de sucre vanillé
1 cuillère à soupe de cannelle
1 cuillère à café de clous de girofle moulus
250 ml de lait
150 grammes de beurre
4 oeufs
3 cuillères à soupe de miel
Préparation :
Mélanger sucre, vanille, cannelle, farine, levure, noisettes, cacao et clous de girofle.

Faire chauffer un peu le lait, y ajouter le beurre et le laisser fondre. Laisser refroidir un peu.

Ajouter au mélange précédent et mélanger rapidement.

Ajouter les oeufs et le miel. Vous devez obtenir une pâte très homogène.

Mettre cette pâte sur une plaque légèrement beurrée et faire cuire à four chaud (200° environ) 15 minutes.

Laisser refroidir et couper en petits morceaux. Vous en obtiendrez une centaine.

J'en ai découpé en carrés comme je le fais tous les ans. Et d'autres ont été "emportepiécé" en forme d'étoiles filantes. J'avais dans l'idée de les napper de ce fameux caramel au chocolat. J'ai obtenu un magma informe, plutôt bon, mais imprésentable :
Par contre le reste de ce nappage, dissous dans un lait bouillant a donné une boisson très proche des fameux tchaï que l'on sert dans le Sud de l'Inde et qui se font avec un mélange de thé et de lait sucré dans lequel on a infusé du gingembre, de la  cardamome, des clous de girofle et de la cannelle, ce qui correspond aux épices que j'ai employés.
Faire un tchaï avec une bière, je n'y aurais pas pensé spontanément ! Mais je recommencerai.

Augustin, pirate des Indes au Buveur d'Encre

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Encore un livre un peu spécial que j'ai découvert au dernier Salon du Livre Jeunesse de Montreuil. Marc Wolters propose aux enfants de partir avec son petit héros Augustin à la recherche du trésor de la princesse Daria avec un pirate chasseur d’épices, de Saint Malo à Pondichéry ! En chemin, le gamin rencontrera une baleine à bosse complice, un perroquet sûr de lui et des orangs outans farceurs.

Il a conçu l'ouvrage avec l'illustrateur Pierre Jeanneau sous forme de livre animé ... avec senteur cannelle. Cela ne pouvait que me plaire puisque je suis emballée par tout ce qui touche aux épices.

Fondées en 2001 par des auteurs et des illustrateurs "jeunesse", la démarche éditoriale des éditions Le buveur d’encre s’articule autour de deux pôles, un catalogue "classique" qui aborde des thématiques variées et un autre plus "pédagogique". La maison revendique son choix de textes littéraires avec des histoires qui proposent différents niveaux de lecture, avec un langage parfois soutenu, parce qu’il lui semble essentiel de familiariser les enfants à un vocabulaire différent de celui du langage parlé et d’amorcer avec eux un dialogue autour de sujets pluriels.
D’un point de vue graphique, la maison d’édition est sensible à l’adéquation entre l’image et le texte, et veille à ce que des images viennent enrichir l’histoire.
Le livre commence sur l'interrogation d'Augustin à propos d'un objet intrigant, un moulin à poivre. Il y aura évidemment les incontournables de ce genre d'aventure : un bateau, un trésor, un océan, un capitaine. Mais aussi un féroce tigre du Bengale ...
Augustin, pirate des Indes appartient à la catégorie des ouvrages pop-up, animés de fenêtres à soulever pour découvrir un sens caché.
Plus un petit grain de folie, en l'occurrence de poivre, pour pimenter le tout avec un humour accessible aux jeunes enfants.
C'est aussi un spectacle qui se joue sur la péniche sur berges au pied de Notre-Dame. Elle se nomme la Nouvelle Seine, mais que je n'ai pas (encore) réussi à assister à une représentation.
Les enfants y découvrent les épices sous une forme supplémentaire en humant cannelle, muscade et girofle.
Augustin, pirate des Indes
Ecrit par Marc Wolters, illustré par Pierre Jeanneau, au Buveur d'encre, 2015
Spectacle à La Nouvelle Seine - 3 quai de Montebello - 75005 Paris
Pour les enfants de 3 à 11 ans
A 14 heures les mercredis et samedis à l'affiche jusqu'en mars 2016 avant de partir en tournée dans toute la France (mais il est prudent de vérifier auparavant au 01 43 54 08 08)

Vous reprendrez bien quelques sketches de Chevallier et Laspalès

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Nous les connaissons depuis trente ans. Ils nous ont fait rire ensemble comme séparément. C'est un duo dont le public ne se lasse pas. Mais en fins humoristes ils regardent davantage la société que leur propre nombril et lorsqu'ils décident de remettre le couvert ils ont la sagesse d'inclure de nouveaux sketches sans renoncer à ceux qui les ont rendus célèbres.

On dit toujours Chevallier et Laspalès, en application du sacro-saint principe alphabétique ... Ils s'en amusent eux-mêmes en loupant leur descente des cintres sur un roulement de tambour et un balayage de poursuites dignes d'un spectacle de cirque. Ce sont des clowns et ils entendent le rester.

Régis Laspalès (à droite sur la photo) a fait des études aux Beaux-Arts mais c'est au cours Simon qu'il rencontre Philippe Chevallier (à gauche). En intitulant leur première composition "Pas de fantaisie dans l'orangeade" savaient-ils que le cocktail serait un succès jamais démenti ? C'est ce spectacle qui les a fait repérer par Philippe Bouvard (qui fut un grand dénicheurs de talents). Après 5 ans sur la chaine qui s'appelait alors Antenne 2 les voilà sur une "vraie" scène de théâtre, au Rond Point Renaud-Barrault.
Les succès se suivent, avec notamment C'est vous qui voyez en 1992. L'expression est passée dans le langage commun. Impossible de ne pas penser à eux quand on consulte les horaires des trains.

La SACEM leur attribue le prix de l'humour en 1999. Ils se lancent alors dans une carrière solo. Régis sera Landru dans la pièce éponyme. Ils se retrouveront sur les planches en 2001 pour Monsieur chasse ! On les revoit ensemble régulièrement au théâtre et au cinéma. C'est toujours le succès avec par exemple Ma femme s'appelle Maurice de Jean-Marie Poiré. Plusieurs reprises jalonnent leur parcours, comme le Dîner de cons en 2010.

Ils le disent eux-mêmes : on est comme Joséphine Baker. On a deux amours, le théâtre et les sketches. C'est donc en toute logique qu'ils soient de nouveau après 7 ans d'absence sur des scènes de music-hall depuis un an pour (re)présenter les grands classiques et quelques nouveautés.

Parmi elles une satire mordante de la carte bancaire dont le premier privilège est de payer plus cher que le simple péquin. Avec un raisonnement paralogique comme il se doit : je me fous que ce soit cher puisque j'y ai droit.

Le GPS, le mariage pour tous, les journalistes cinéma, les débats à l’Assemblée Nationale, les maisons de retraite, la réforme des régions sont quelques-unes de leurs autres nouvelles cibles.

Ils démontrent avec brio l'absurdité et l'incohérence de la féminisation des mots, exemples à l'appui.
On savoure toujours avec autant de plaisir les aventures des week-ends chez des amis qui ont les moyens. Ou encore l'énumération des types de pain que les boulangers mettent en avant, comme la pingolette : une pâte aux oeufs de pingouin.
Mais on découvre aussi le talent de Philippe Chevallier à parler québécois dans le texte, et à très grande vitesse. Ses précautions oratoires  j'sais pas si vous dîtes vous autre en français ... pourraient bien devenir un nouveau standard.
L'accumulation de lettres capitales qui compose le décor fonctionne plutôt bien et nos deux compères mouillent le smoking en acceptant de laisser plumer.
Sans crainte du ridicule ... même en costume de canard.
Vous reprendrez bien quelques sketches de Chevallier et Laspalès
Jusqu'au 3 janvier à l'Espace Cardin, à 20 h 30
quelques matinées à 16 heures vendredi 25 décembre et dimanche 3 janvier
relâche jeudi 24 et vendredi 1er
Photos Charlotte Spillemaecker.

L'enfer de Church Street de Jake Hinkson, chez Gallmeister

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Le polar n'est pas ma tasse de thé. Mais je n'ai pas perdu une goutte de celui là. Noir de chez noir. Tout y est sombre. Il n'y a pas une touche de couleur. Même le sang jaillit à flots ébène. Et pourtant ce livre est un bijou d'humour ... noir évidemment. Mais tellement brillant.

Jake Hinkson nous entraine sur un territoire qu'il connait très bien pour y avoir grandi, l’Arkansas. Né en 1975, il a écrit lui-même ses éléments biographiques en prenant du recul sur son éducation stricte et religieuse :
Mon père était charpentier et diacre dans une église évangélique, ma mère secrétaire dans une église. J’ai deux frères. Le grand est devenu pasteur. Le petit enseigne l’histoire. Nous avons grandi dans une famille stricte, baptiste, du Sud des États-Unis. À l’époque, je ne considérais ni ma famille ni moi-même comme des gens religieux. C’était simplement la vie telle que je la connaissais. Nous allions à l’Église trois fois par semaine.

L’été de mes quatorze ans, nous sommes partis dans les monts Ozark nous installer dans un camp religieux géré par mon oncle et ma tante, des missionnaires. Ma famille s’est entassée dans un petit chalet et j’ai passé l’année de ma seconde à dormir sur le canapé. Le camp organisait des réunions pour le renouveau de la foi et d’autres ateliers pour les jeunes. J’ai participé à un camp de travail pour les garçons, ce qui était aussi amusant que ça en a l’air. On y alterne travail en extérieur (défrichage, cimentage) et étude intensive de la Bible.


À cette époque,  j’ai commencé à lire des romans policiers que je sélectionnais à la bibliothèque. Mickey Spillane ... Hammett et Chandler ... Jim Thompson par son film loué en secret La Mort sera si douce, en pensant qu’il s’agissait là d’un porno soft.


À l’université, j’ai découvert O’Connor et Faulkner, Dickinson et Baldwin, mais toutes ces œuvres ramenaient aux notions de péché et de rédemption, de transgression et de ruine, qui ont constitué mon enfance. Durant ma première année de fac, j’ai traversé une crise religieuse. Malheureux au sein de l’Église baptiste du Sud, conservatrice, mais réticent à l’idée d’assumer mon scepticisme, je me suis enfoncé plus encore dans la croyance et ai rejoint l’Église pentecôtiste ultra orthodoxe. J’ai alors épousé la fille d’un pasteur pentecôtiste. Quatre ans plus tard, lessivé par les services charismatiques j’ai abandonné complètement l’Église.
Jake Hinkson a repris ses études, trouvé un petit boulot dans une vieille librairie de Little Rock, puis intégré un master de création littéraire et a découvert ... l’alcool. Il est devenu enseignant et habite désormais à Chicago avec sa femme Heather Brown, et leur chat Little Edie Beale qui, parait-il le regarde écrire. Bien entendu il reste obsédé par la religion et le crime.

L’Enfer de Church Street est un hommage non déguisé à Jim Thompson dont il partage la vision du monde et l’humour noir. Le livre est sorti il y a trois ans aux Etats-Unis mais c'est son premier roman traduit en France, en 2015. Il figure dans la collection Néo noir qui comprend six titres dont les frontières sont assez floues entre le bien et le mal.

Il démarre comme un roman policier classique, par un braquage sur un parking. La tournure devient vite psychologique, amadouant le lecteur qui se retrouve pris à l'hameçon comme l'église évangéliste excellait à le faire avec ses ouailles.

Geoffrey Webb propose de transformer une agression qui tourne mal en un deal gagnant-gagnant. (p. 18). J'ai été surprise par la citation de Paul Valéry en exergue, parce que c'est un auteur français, un peu moins de découvrir sa reprise de la parole de Shakespeare je suis une ombre en marche. Tolstoï surgit en toute logique. (p. 152)

De fait Hamlet serait un enfant de choeur comparativement à son "héros". Et on comprend vite son besoin de confession contre trois mille dollars. Il a commis tant de crimes que les cinq heures de voiture jusqu’à Little Rock, en Arkansas ne seront pas de trop.

Il démontre que la religion est une escroquerie (p. 28) qui se base sur un principe fondamental. La plupart des gens veulent seulement que vous leur disiez ce qu'ils ont envie d'entendre.

On pourrait étendre cette vérité à la politique et c'est en cela que ce roman peut faire froid dans le dos, quand on le lit au troisième degré.

Toute ma vie a été une longue série de mensonges embrouillés pour me faire paraitre meilleur que ce que je suis. (...) La distinction entre vérité et mensonge a disparu depuis longtemps. (p. 44) Curieusement un tel aveu incline le lecteur à une sorte de compassion. De la même façon que la succession de marchés qu'on lui met entre les mains semble accabler davantage son entourage que lui-même. On finira par le voir comme une victime.

Le narrateur est un filou qui excelle en rhétorique à coups de "peut-être". S'il y a un dieu, je suppose que ce genre de choses doit faire partie de sa nature et de son grand dessein. S'il n'y a pas de dieu, alors ce genre de méchanceté est simplement une facette de la psyché humaine. (p. 92) Commode de se libérer ainsi de la culpabilité ! Au pire (ou au mieux, tout dépend du point de vue où on se place) notre filou se sentait "mal". (p. 108)

A la conclusion tous coupable assénée par Bourvil à la fin du Cercle rouge, de Jean-Pierre Melville (1970) Jake Hinkson oppose un autre corollaire : tout le monde aime quelqu'un. (p. 167)

Le débat mériterait d'être lancé sur la différence de conception entre un lecteur anglo-saxon maitrisant les codes évangélistes d'une société où il ne faisait pas bon être catholique et un lecteur européen ayant baigné dans une éducation judéo-chrétienne comme on désigne notre société (encore qu'on puisse s'interroger sur ce qui subsiste de ces repères depuis que la laïcité est brandie à tort et à travers comme un bouclier pour gommer toute référence y compris les plus basiquement culturelles comme la célébration de Noël).

On peut lire ce roman comme un "simple" polar. Son architecture fort bien échafaudée m'a fait penser à l'atmosphère si particulière des Ozarks que j'avais découverte dans Un hiver de glace. On peut aussi avoir envie d'aller plus loin sur l'étude du fait religieux en terme de conditionnement par rapport aux rêves de normalité et de vertu qui ont tant marqué l'Amérique.

L'enfer de Church Street de Jake Hinkson, traduit de l’américain par Sophie Aslanides, chez Gallmeister, en librairie depuis mars 2015
Livre chroniqué dans le cadre du Prix 2016 des lecteurs d'Antony
En compétition dans la catégorie Polars avec Prendre Lily de Marie Neuser, Les enfants de l'eau noire de Joe R. Lansdale, Obia de Colin Niel, L'enfer de Church Street de Jake Hinkson, et Les brillants de Marcus Sakey.

Caprice des Dieux fêtera bientôt ses soixante ans

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Revendiquer être un amour de fromage amène forcément une marque à adopter une communication qui soit cohérente. Caprice des Dieux assume parfaitement ce positionnement en réalisant concrètement les souhaits de ses fans à l'occasion de jeux-concours qui animent sa page facebook.

Elle s'adresse régulièrement à un institut de sondage pour interroger les français en matière de sentiments. Ce fut le cas pour la fête des mères. En décembre elle a fait le point dans le domaine des relations amoureuses avec Ipsos.

Quand ils sont amoureux, ce n'est pas l'amour fou mais ils se disent plutôt satisfaitsà plus de 70%. On peut toujours s'interroger sur la sincérité des réponses. C'est un grand débat. Est-ce que, même inconsciemment, on n'aurait pas tendance à gonfler un peu les plumes ?

J'ai été surprise qu'un tiers des personnes interrogées déclarent n'avoir jamais connu de coup de foudre. Deux personnes sur trois seraient incapables de tout quitter par amour. Serions-nous devenus rationnels ?

Vous en jugerez à travers les résultats que je détaille dans les lignes qui suivent, avant de revenir sur la success story sans faille de la marque. Avec en bonus le film-culte du téléphérique, toujours amusant même trente ans plus tard.
L'amour fou est-il une vue de l'esprit ?
On en doute quand on sait que les rêves se cristallisent sur des figures légendaires comme Alain Delon et Romy Schneider, suivis de près par le couple monégasque Grace Kelly et Rainier III puis par Marylin Monroe et le président Kennedy. Que des couples qui se sont déchirés !

On sera soulagé d'apprendre malgré tout que les modèles à suivre seraient plutôt Michelle et Barack Obama ou Céline Dion et René Angelil. C'est une des limites d'une telle étude puisqu'on ne peut pas répondre à un sondage en citant ses voisins de palier. Il faut rentrer dans les cases proposées.

Les Français privilégient la qualité à la quantité : en moyenne, ils ont connu moins de deux grandes histoires d’amour, et ce chiffre évolue peu au fil de la vie, de 1,3 avant 25 ans à 2,1 après 70 ans. Si les histoires s’enchainent et connaissent des hauts et des bas, au final, celles qui restent en mémoire sont plutôt rares. Ceux qui vivent seuls semblent s'accommoder de leur situation, même s'ils ne l'ont pas choisie ... peut-être parce qu'ils ne la vivent pas comme un état définitif.

Le sentiment amoureux va et vient au fil des années : passé 70 ans, 38% déclarent ne pas être amoureux. Et contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, ce chiffre atteint 35% chez les moins de 25 ans. Les plus jeunes ne sont donc pas si enviables, à moins que cela ne signifie combien vivre un sentiment partagé n'est pas si facile.

Le pic de l'état amoureux culmine pour la tranche des 25-34 ans. C'est peu pour toute une vie. La passion n'est l’apanage d’une poignée de chanceux...  ou de très malheureux.

Les Français admettent pouvoir faire des rencontres plus facilement (68%) qu’à l’époque de leurs parents. En revanche, pour la grande majorité, il semble plus difficile d’avoir des relations amoureuses durables (69%). Par ordre décroissant de probabilité estimée par les personnes interrogées on va rencontrer son âme soeur par des amis, sur les bancs de la fac, en soirée festive / boîte de nuit puis dans le cadre du travail. Les loisirs ne comptent que pour 20%, le hasard 15% et contrairement à ce que l'on supposerait ils ne seraient que 13% à avoir employé avec succès un site de rencontre. La proportion double cependant si on se focalise les 25-34 ans, ce qui traduit tout de même un net changement de comportement.

Si rester proche de ses amis semble donc être la meilleure tactique il ne faudrait pas négliger les opportunités d'un speed dating. On ne reparle après les fêtes de fin d'années !

Pour ce qui est du premier pas, on reste classique en laissant l'initiative aux hommes dans 68% des histoires. Que ce soit en engageant la conversation à l’improviste ou boire un verre. Les moins de 35 ans emploient des méthodes plus modernes : près d’un tiers d’entre eux avouent se protéger derrière leur écran d’ordinateur ou leur téléphone pour draguer par SMS ou par emails.

On oublie vite d'entretenir la relation. La moitié des personnes interrogées a omis d’envoyer un SMS tendre à son/sa chéri(e) au cours de la dernière semaine. Disons que c'est un peu tout ou rien. Et les femmes surtout regrettent une absence de romantisme chez leurs partenaires qu'elles jugent insuffisamment proactifs et trop égoïstes, alors que les hommes ne font pas ce type de reproches aux femmes. A bon entendeur ... car tous saluent la capacité de l'autre à créer la surprise.
Réussir sa vie de couple passe très largement par la confiance, la complicité et la fidélité. La passion ne compte que pour 5% et la disponibilité ne semble pas être un facteur déterminant. L’argent ne serait pas source de conflit au sein d’un couple. 72% des femmes affirment que leur conjoint gagne plus qu’elle : un peu plus pour 39% et même beaucoup plus pour 33%. L’inverse est moins fréquent, mais ce décalage de revenus est toujours vécu de manière positive, que ce soit par les hommes comme par les femmes.

En couple les Français aiment faire l'amour (logique) autant que voyager. Si partager un bon dîner demeure fondamental pour 45% ils ne sont que 7% à aimer cuisiner ensemble. Il y a encore une marge de progression très sensible.

L'immense majorité estime qu'il faut savoir réserver du temps pour soi, ce qui tord le cou à l'image du couple fusionnel. On croit à l'amitié entre hommes et femmes mais plus de la moitié des Français (57%) se reconnaissent jaloux et avouent des comportements peu louables : 31% lisent au moins de temps en temps les SMS de leur conjoint, 27% lisent régulièrement ses emails, 21% vérifient ses allées et venues et 18% vont même jusqu’à fouiller ses poches ou son sac.

Vous remarquerez que nous en sommes pas à un paradoxe près. On fait confiance mais ... espionner le portable de son conjoint est une activité pratiquée par 59% des 25-34 ans. L'étude ne dit rien sur les conséquences. Est-ce que cette manie est rassurante ou entretient-elle le soupçon ?

Il semblerait que la vie à deux soit sensiblement plus agréable que la solitude. Le slogan de la marque fromagère a encore du potentiel. Petit ou grand le Caprice reste béni des dieux !
Une success story sans faille
Tout a commencé le 21 juin 1956 dans une laiterie familiale d'un village de Haute-Marne dirigée par Jean-Noël Bongrain. Depuis plusieurs années il rêve d’apporter quelque chose de réellement neuf dans le paysage fromager français pourtant riche.

C'est le cas visuellement avec une forme oblongue évoquant un calisson et qui tranche dans un univers globalement géométrisé par les fromages carrés, ronds ou rectangulaires. De même avec la couleur de la boîte d’un bleu vif inédit, synonyme de fraîcheur.

Fabriquée simplement avec du lait, de la crème fraîche, une pincée de sel, et quelques ferments lactiques sa création s’inspire d’une recette monastique traditionnelle (d’où son nom…). Elle se distingue à la dégustation par sa peau fine, blanche et satinée, sa pâte onctueuse et crémeuse à souhait, son coeur pur, fondant et 100% gourmand. La recette restera unique.

En parfait communicateur il lance sur les routes de France une flotte de camions de livraison aux couleurs de Caprice des Dieux dès 1959. Sa première campagne publicitaire délivrera à la radio le message jamais démenti d'Un amour de fromage.

Il fera une entrée remarquée en 1963 au rayon Fromages du premier hypermarché ouvert en France, à Sainte-Geneviève des Bois, sous l’enseigne Carrefour.

L'année suivante les deux anges apparaissent sur la boîte, en remplacement des dieux mythologiques Zeus et Poséïdon qui illustraient l’emballage originel.

C'est encore la première marque à inscrire au dos de ses boîtes une date limite d'utilisation optimale (DLUO), l'année 1971.

Les plus grands réalisateurs rivalisent sur les chaines hertziennes au cours des années 80. Certains sports sont devenus culte, en particulier pour des chaussures, des collants et des voitures. Patrice Leconte en tournera plusieurs pour Caprice des Dieux. Le téléphérique de Chamrousse servit de décor naturel à l'un d'entre eux, assez mythique. Vous souvenez-vous ? Je l'ai retrouvé pour vous l'offrir un peu plus bas.
Les innovations suivirent : Mini-Caprice en 1988, Caprice des Anges en 2001, En Cas de Caprice en 2009, et on nous en promet de nouvelles pour janvier 2016.

Le caprice dure ... depuis 60 ans. 15 000 tonnes ont été dégustées en 2015 aux 4 coins du monde dans plus de 150 pays. Et la saga n'a donc pas fini de nous étonner.

Sans prétendre être dans le secret des dieux je sais qu'une initiative originale réaffirmera les engagements de la marque côté développement durable. Elle sera dévoilée le 23 janvier prochain. D’entrée de jeu le ton sera donné sur un mode événementiel avec ce jour-là, la rediffusion sur TF1 de 2 films cultes de la saga publicitaire, indissociables de l’image de la marque :
- "Le Téléphérique", réalisé en 1986 par Patrice Leconte
- "Le Grand Concours d’Autruches", sorti en 1988 avec Gérard Jugnot derrière la caméra, avec la même musique que le précédent.


Pub Caprice des Dieux 1987par odilederey

En cohérence avec l'étude menée par Ipsos le concept "À deux, c’est mieux !" sera décliné tout au long de l'année à partir de la Saint-valentin.

Une affirmation d'éco-responsabilité
La marque l'est par nature en appliquant depuis 1956 les règles de ce que l’on nomme aujourd’hui "développement durable", un sujet qui est au coeur des préoccupations actuelles de nos concitoyens.
1. Le lait frais est collecté à moins de 70 km du site de production, exclusivement au sein du bassin  laitier de Haute-Marne. Les 2/3 de la collecte se font même désormais dans un rayon de 50 km, réduisant plus encore l’empreinte carbone.
2. La fabrication est 100% française.
3. La recette ne comprend que des ingrédients simples et naturels : lait, crème fraîche, sel, ferments lactiques naturels.
4. Ce sont des produits nutritionnellement sains et équilibrés, qui sont sources de calcium, de vitamines, de minéraux.
5. Les 3 fromageries (Illoud en Haute-Marne, Grièges dans l'Ain, Cornillé-les-Caves en Maine-et-Loire) qui fabriquent les produits de la gamme bénéficient des certifications internationales Iso 22000 (relative à la sécurité des denrées alimentaires) et Iso 9001 (relative à la qualité du processus de fabrication).
6. Près de 1000 analyses et contrôles sont effectués chaque jour, depuis la collecte du lait jusqu’à l’expédition des fromages en passant par toutes les étapes de la fabrication (moulage, égouttage, salage, affinage).
7. Tous les emballages de la gamme sont 100% recyclables, qu’il s’agisse de la boîte ou de la fine feuille de protection entourant chaque fromage.
8. En 2011, l’engagement de Caprice des Dieux a pris une dimension supplémentaire avec la mise en place d’une Charte des Bonnes Pratiques d'Elevage, suivi d’un programme "Approvisionnements laitiers responsables" au côté de fermes partenaires. L’objectif est double: protéger mieux encore les sols et la biodiversité ; limiter plus encore l'empreinte carbone des exploitations en favorisant la production in situ de l’alimentation des vaches.

Parallèlement, l’outil industriel a suivi le même mouvement. En 2012, la fromagerie d’Illoud a ainsi initié des modes de production qui vont clairement dans le sens d’un plus grand respect de l’environnement, en privilégiant notamment les énergies propres avec le retour à la vapeur avec la mise en route d’une chaudière à bois, et l'installation de compteurs électriques pour mieux gérer la production d’eau glacée. D'autres actions technologiques complètent le dispositif.
Je précise que cet article n'est pas sponsorisé.

Amelia de Kimberly Mc Creight au Cherche Midi

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J'ai tout de suite trouvé un air de famille entre la couverture d'Amelia et l'affiche de Despues de Luci. Ce film que j'avais découvert dans le cadre du festival Paysages de cinéastes il y a quelques années avait été un vrai choc. Il abordait le harcèlement scolaire de manière remarquable et avait suscité le débat.

Il y a une logique : Amelia traite du même sujet. Et je me souviens aussi d'un livre que je n'avais pas pu oublier depuis huit ans tant il était lui aussi impressionnant,  Je suis morte et je n'ai rien appris de Solenn Colleter chez Albin Michel.

A la différence des deux premiers qui concernent des lycéennes, ce dernier avait pour cadre l'université, les grandes écoles, et les pratiques de bizutage, un univers que je ne souhaitais alors pas du tout pour ma fille.
À New York, Kate élève seule sa fille de 15 ans, Amelia. En dépit d'un rythme professionnel soutenu, elle parvient à être à l'écoute de cette adolescente intelligente et responsable, ouverte et bien dans sa peau. Très proches, elles n'ont pas de secrets l'une pour l'autre. C'est en tout cas ce que croit Kate, jusqu'à ce matin d'octobre où l'école lui demande de venir de toute urgence. Lorsqu'elle arrive, Kate se retrouve face à une cohorte d'ambulances et de voitures de police. On lui annonce qu'Amelia a sauté du toit de l'établissement. Kate ne reverra plus jamais sa fille vivante. 
Pourquoi une jeune fille en apparence si épanouie aurait-elle décidé de mettre fin à ses jours ? Rongée par le chagrin et la culpabilité, le désespoir et l'incompréhension, Kate tente d'accepter l'inacceptable... jusqu'à un SMS anonyme qui remet tout en question : "Amelia n'a pas sauté." 
Obsédée par cette révélation, Kate va scruter les SMS, les mails d'Amelia, ce qui a été publié sur les réseaux sociaux. Elle va tenter de reconstruire la vie de sa fille afin de comprendre qui elle était vraiment et ce qui l'a poussée à monter sur le toit ce jour-là.  Elle va aussi revenir sur son propre passé, comme si l'un pouvait expliquer l'autre.
La réalité qui l'attend constituera un second choc et le lecteur se trouve vite partagé entre la mère et la fille. Kimberly McCreight a en effet adopté un canevas qui donne les points de vue de tous les protagonistes. Nous menons donc nous aussi l'enquête, mais avec des éléments supplémentaires puisque nous avons accès au journal intime d'Amelia que la mère ne peut pas lire. Egalement avec le journal intime de la mère qui remonte des années en arrière.

Bien entendu, en parfaite maitresse du jeu, l'auteure brouille les pistes et nous égare dans un compte à rebours d'une tragédie dont on connait très vite l'issue. Il apparait vite que la culpabilité ressentie par Kate n'est pas si justifiée qu'on a pu le croire. Ce qui importe c'est comment une chose aussi horrible que la mort d'une adolescente peut arriver sans qu'on ne remarque les signaux de détresse.

Faut-il se résigner en admettant qu'Amelia était si parfaitement têtue ?

Faut-il accepter que rien n'aurait pu éviter le drame ? Même pas le médecin de l'établissement, le docteur Lipton qui sait tout et tente d'encourager Amelia à cracher le morceau. Le harcèlement est interdit et est puni d'exclusion. Il suffirait de dire oui. Mais Amelia se dit forte. Elle assure (p. 393) ne pas se sentir acculée au suicide, non pas elle. On lui conseille malgré tout de se confier au moins à sa mère, mais elle craind de l'embrouiller, comme elle le dit elle-même.

Le lexique de Kimberly McCreight est évidemment riche d'expressions favorites employées par les jeunes. On ne comprend pas les échanges de SMS à la première lecture. Il faut souvent les lire à haute voix pour en saisir le sens. A ce propos il ne faudrait pas en conclure qu'on a perdu en qualité syntaxique. La communication redevient "normale" après 22 ans ... beaucoup d'études le prouvent.

Je me suis demandé si les patronymes étaient le fruit d'un hasard. J'ai trouvé qu'il y avait un certain humour à donner au proviseur celui de Woodhouse, à nommer Sylvia, Golde, qui colle tout à fait à la superficialité de son image. Les fringues étaient pour Sylvia ce que les bouquins étaient pour moi : la seule chose qui compte vraiment. (p. 40 ) Et Zadie Goodwin semble marquée par la chance.

Ce livre interroge sur l'amitié et sur la jalousie quand elle est poussée à son paroxysme. Amelia sportive vierge intello, a-t-elle eu raison de faire confiance  à Sylvia pute fashion victim ? Est-il raisonnable de se croire amies pour la vie depuis l'âge de cinq ans ? Y a-t-il des rencontres à ne pas faire ? Comme celle entre Amelia et Dylan même si la jeune fille pense à propos d'elle : Tu étais la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. Tu le seras toujours.

Ce livre fouille la question de la vérité. Faut-il tout dire ? Existe-t-il, comme l'écrit l'auteure des secrets plus vilains que d'autres ? S'agissant de Kate ce serait de n'avoir pas couché avec la bonne personne. On pourrait faire la même remarque à propos d'Amelia. Connait-on vraiment nos enfants ? Une interrogation qui peut être élargie à tous ceux qu'on aime et dont on se croit proche.

Le lecteur échafaude des hypothèses. La fin sera surprenante, et c'est une des forces du roman d'entretenir le suspense. Le livre ouvre dans les toutes dernières pages sur une forme de résilience, respectant ainsi le voeu d'Amelia que sa mère soit heureuse ...

Enfin le roman aborde un sujet tabou, celui du harcèlement, sur lequel on commence à lever le voile dans les établissements scolaires français. J'ignore ce qu'il en est exactement aux USA. Dans le roman on peut lire que les clubs étaient une idée stupide, avec tous leurs secrets débiles et leur bizutage à la con, et qu'il ont été interdits en 1980 après la mort brutale d'un jeune dans le lycée, mais réintroduits il y a deux ans, et conservés pour des raisons obscures.

J'ai appris un terme que je ne connaissais pas, celui de sororité pour désigner ces clubs, soit disant fraternels, qui composent des réseaux diaboliques. En France, en tout cas, s'ils se livrent à des opérations de bizutage ils feront l'objet de sanctions disciplinaires. De tels faits sont interdits et punis par la loi depuis 1998. Il est même obligatoire d'inscrire clairement dans le règlement intérieur d'une (grande) école qu'ils sont passibles de "six mois d’emprisonnement, 7 500 euros d’amende, une inscription au casier judiciaire et un renvoi de l’établissement". On peut espérer que ce soit dissuasif.

Car, et le livre en fait la parfaite démonstration, ce sont tout de même les adultes les premiers coupables, soit par aveuglement, soit par complaisance, lâcheté, voire sadisme. Il s'agit de bien autre chose que d'un malaise consécutif à l'adolescence. On se surprend souvent à s'indigner sur le laxisme des parents, surtout de ceux de ces Magpies livrées à elles-mêmes et dont les tenues vestimentaires devraient alerter.

Kimberly McCreight vit à Brooklyn avec son mari et ses deux enfants.Amelia est son premier roman traduit en France. On peut croire qu'une adaptation cinématographique sera bientôt engagée puisque Nicole Kidman vient d'en acquérir les droits.

Il y aura sans doute un travail à accomplir pour rendre l'ouvrage "cinématographique". J'espère à cette occasion que des personnages secondaires (mais dont le rôle est essentiel) seront davantage aboutis que dans le roman. Comme les motivations du mystérieux rédacteur du blog gRaCeFULLYà propos duquel l'auteur nous laisse sur notre faim puisqu'il (ou elle) n'est pas sanctionné (e).

Et sans doute de donner un éclairage plus évident sur l'identité de la personne qui a écrit pardon sur le mur du toit.

Amelia de Kimberly McCreight, traduit par Élodie Leplat, Le Cherche Midi, en librairie depuis le 27 août 2015
Livre chroniqué dans le cadre du Prix 2016 des lecteurs d'Antony
En compétition dans la catégorie Romans étrangers avec Miniaturiste de Jessie Burton, Daroussia la douce de Maria Matios, Intérieur nuit de Marisha Pessl, et Encore de Hakan Günday.

Un cocktail avec le calvados Père Malgoire et ses amuse-bouches

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Comme je l'écrivais le 22 novembre dernier, le Salon du blog culinaire a été l'occasion de relever un défi autour des produits Père Magloire pour imaginer un cocktail et ses amuse-bouches.

C'est une maison que je connais assez bien puisque j'en avais visité les chaisà Pont l'Evêque. Je ne me souviens plus comment cela s'est fait. Toujours est-il que je me suis retrouvée à faire équipe avec Romain alors que les duos de bloggeurs se constituaient comme Jacqueline (Les recettes de Jacre) et Anaïs (Anaïs cuisine), ou Christian (Ambiances Culinaires) et Lucie (Saladetkoi) qui gagneront la battle.

Nous avions à disposition plusieurs produits. Et nous avions eu l'occasion de faire quelques dégustations sur le stand Père Magloire.

Romain prétendait ne pas avoir d'inspiration pour les amuse-bouches. Par contre il avait envie de faire des mélanges qu'il me soumettait dès qu'il en était satisfait. Voilà comment nous nous sommes réparti les tâches.

Nous avons retenu le Calvados V.S.O.P. et le Pommeau que nous avons choisi d'associer à une crème de pêche et à de la limonade, dans l'esprit de proposer plutôt un long drink ... dans un joli verre conçu à cet effet et aux couleurs de la marque. Rappelez-vous malgré tout combien l'abus d'alcool est dangereux pour la santé et qu'il convient de consommer avec modération. Comme agitateur je lui ai suggéré une branche de romarin, en accord avec le coté estival du parasol gravé sur le verre, et si nous avons ajouté une tranche de citron vert c'est pour apporter davantage de fraicheur.

Un trait de crème de pêche suffit. Attention de ne pas avoir la main lourde. Ensuite on verse 2 cl de Calvados pour le double de Pommeau. On complète avec la limonade. Dans l'idéal, pour ne pas noyer le cocktail mais néanmoins le rafraichir on le prépare avec des glaçons et on filtre avant de servir. Je n'ai pas eu le réflexe d'utiliser la passoire spéciale du shaker que je venais d'obtenir après être passée par la salle de troc (heureuse initiative).

Nous voulions le servir "straight up", autrement dit sans glaçon. Mais nous avons eu un petit souci de timing. Il n'est pas possible au jury de déguster toutes les préparations à la bonne température. La boisson n'était plus assez fraiche. Par contre les amuse-bouches avaient refroidi. Ce sont des éléments à intégrer si vous voulez les servir à vos invités.

Des amuse-bouches ultra normands :
Outre des feuilles de brick, nous pouvions utiliser des produits dont la création a été pensée en association avec les Calvados Père Magloire, comme la Moutarde de Normandie au Calvados de la maison Toustain-Barville, une Confiture pommes, caramel au beurre salé et Calvados Père Magloire élaborée par la Cour d'Orgères, comme encore, venant du même confiturier, un chutney d'oignons jaunes, de pommes, de cranberries, de vinaigre de cidre et d'une pointe de Calvados Père Magloire, et un Foie Gras Entier de Canard au Calvados Père Magloire, de la Maison Sudreau qui a été récompensé par de nombreuses médailles au Concours Général Agricole de Paris. Les fromages normands comme le Livarot, le Pont l'Evêque de la fromagerie Graindorgeque je connais également, étaient bien entendu présents eux aussi.
Nous avons préparé des cigares au Pont l'Evêque et à la confiture, ainsi que des bonbons de foie gras au chutney, en ayant la main légère parce que ce ne sont pas des "entrées".
Nous nous sommes amusés à faire ces associations qui, au final, étaient très gourmandes, ce qui prouve qu'oser peut être payant. On nous a dit en "off" que ce plateau aurait pu gagner si nous avions eu la main plus légère avec la pêche.
L'association Pont l'Evêque et Calvados est inhabituelle mais très réussie et il est probable que je la proposerai dans le cadre du Cheese Day qui aura lieu Lundi 25 janvier 2016 au Pavillon Ledoyen à Paris. La manifestation sera ouverte aux professionnels comme au grand public.
Nous avons passé un bon moment avec l'équipe de Père Magloire et avec le Chef Jérôme Tassin que l'on ne remerciera jamais assez de  sa patience et de ses conseils.
Quelques informations complémentaires :
Le V.S.O.P. se démarque de la gamme par une sélection de cidres de pommes exclusivement récoltées dans le Pays d’Auge, terroir délimité couvrant à peine 6% de la Normandie. L’assemblage du V.S.O.P. est constitué de Calvados dont le plus jeune a vieillit au moins 4 ans en fûts de chêne. La typicité du sol apporte à la pomme, allié à une double distillation en alambics de cuivre à repasse, confère au V.S.O.P. richesse et longueur en bouche. 

Le Pommeau Père Magloire est le résultat d’un judicieux mariage de moût de pommes à cidres (plutôt des variétés de pommes riches en polyphénols) et de Calvados sélectionnés et vieillis en fûts de chêne. Le vieillissement optimal est de 3 ans en fûts de chêne (minimum 14 mois selon la Loi) pour apporter au Pommeau sa structure, sa longueur en bouche, sa richesse aromatique, son fondu, son équilibre des saveurs et sa couleur soutenue.

Sa couleur est ambre rouge tuilée. Au nez on sent un parfum de pommes cuites et très vite la présence de Calvados. A palais se dégage des arômes de Sucre d’orge avec des accents de fruits mûrs et de pruneaux presque confits.

Enfin la Fine V.S. Père Magloire a été spécialement relookée pour les fêtes de fin d'année en édition limitée.

Je précise enfin que les photos logotypées 750g sont de Sylvain Bertrand et je remercie Hélène pour les siennes.

La fille de son père au Théâtre de l'Archipel

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Avec la Fille de son père qui se joue au Théâtre de l'Archipel, tous les ingrédients sont réunis pour passer une bonne soirée.

Laure Lepelley a conçu un décor inspiré d'un appartement haussmanien qui fonctionne bien (même si on attendrait quelques changements, mais on n'est pas dans une production d'Au théâtre ce soir, la salle rouge de l'Archipel est nettement plus modeste, plus intime aussi, et ce n'est pas pour nous déplaire.

On y est à proximité des comédiens et cela participe à la bonne humeur qui se dégage de cette pièce, écrite par Bruno Chapelle et Camille Saferis. Ils n'ont pas eu à chercher très loin leur inspiration. Tout le monde rêve de devenir célèbre et de "faire de la télé".

Bruno Chapelle (chemise bleue) cumule les talents. Il est auteur, mais aussi comédien, metteur en scène (et co-directeur du théâtre de l’Archipel depuis cinq ans). Son jeu fait penser à Bourvil pour sa capacité à passer du comique au sérieux.

Il a démarré, comme beaucoup de ses compatriotes (et notamment Chevallier et Laspalès qui sont ses amis) dans la célèbre émission des années 80 "Le Petit Théâtre de Bouvard". On l'a vu au cinéma dans dans Les rois mages, La grande peinture, Les trois frères le retour et de nombreuses séries télévisées. Il est scénariste de Joséphine ange gardien.

Il est le personnage central de la Fille de son père dont on a le sentiment qu'il active les ficelles.
Jennifer rêve de faire de la télé. Mais lorsque l'on n'est la fille de personne (de connu), ce n'est pas gagné ! Heureusement, le hasard lui permettra d'exaucer son voeu au travers de la fille d’un certain "Personne" qui vaudra à Jennifer de devenir quelqu'un. Parce que c'est bien connu, chacun veut sa chance.
Les quiproquos rythment ce vaudeville trépidant sur l'ascenseur social, dans lequel les portes claquent au rythme des mensonges de chacun et de répliques bien senties, parfois inspirées par les discours des "grands" de ce monde : moi président ...

Camille Saféris (cravate rouge) donne la réplique, un art qu'il maitrise puisqu'il s’y est entrainé à la télévision avec Christine Bravo et Michel Drucker. Il fut le déconneur cathodique de Nulle Part Ailleurs sur Canal + où sa chronique des Première foisétait d'une fine drôlerie. C'est lui aussi un artiste accompli, billettiste, réalisateur, auteur de chansons, de scénarios et de livres.

Formée à l’Ecole Florent et aux Enfants Terribles, la brune Marie-Aline Thomassin a joué entre autres aux côtés de Francis Perrin, Agnès Soral, Chevallier et Laspalès (encore eux)... Elle touche également au one-woman show, puis écrit avec Bruno Chapelle la pièce J’adore l’amour, j’aimerais bien le refaire un jour ! On l’a vue au cinéma dans Violette de Martin Provost, dans plusieurs courts-métrages primés en festivals, à la télévision dans des séries ou des publicités, et sur la toile où elle incarne notamment l’héroïne d’une web-série à succès.

Après une formation classique aux Conservatoires de Toulouse et de Paris, la blonde Pascale Michaud est rapidement engagée par des metteurs en scène tels que Gilles Gleizes, Jean- Philippe Azema, Thierry Atlan ou Jean-Christophe Barc... Passant aisément du registre dramatique à la comédie, c’est dans ce domaine qu’elle se fait remarquer. Entre autres par TF1, qui l’engage en 2009 pour incarner l'héroïne de la série quotidienne Seconde Chance, nommée aux International Emmy Awards. Au cinéma, Claude Chabrol lui donne un petit rôle dans L’ivresse du pouvoir. Elle apparaît également dans de nombreux téléfilms, séries TV et publicités. C’est en 2006 qu’elle rencontre Bruno Chapelle et Camille Saféris, nouveaux complices avec qui elle travaillera à de nombreuses reprises.

Olivier Yéni cumule lui aussi les casquettes : en tant qu’auteur, producteur ou comédien. Il dirige également Acte Sept, une agence conseil en communication parlée qu’il a fondée il y a treize ans. Manager conseil et amoureux de la langue, il accompagne les entreprises dans leurs conventions, séminaires, plénières ou tables rondes, autour de leurs enjeux de prise de parole. Rien d'étonnant à ce qu'il ait été choisi pour interpréter ici le rôle d'un PDG reconverti dans la télévision.
Tous s'accordent à merveille et, au risque de me répéter, la soirée démarre fort bien en leur compagnie. Le quintette a de belles perspectives.

La fille de son père
de Bruno Chapelle et Camille Saferis
Mise en scène : Bruno Chapelle
Avec Bruno Chapelle, Pascale Michaud, Camille Saferis, Marie- Aline Thomassin et Olivier Yeni
Du mardi au jeudi à 19H30
Jusqu'au 7 janvier 2016 , représentation supplémentaire le 31 décembre à 21 h 15

Photos Xavier Lahache

J'ai testé Les Petites Casseroles

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À l’approche des fêtes de fin d’année, Les Petites Casseroles ont pensé à tous les franciliens débordés, en panne d’inspiration, ou tout simplement gourmands en concoctant un Menu des Étoiles, inspiré -en partie- de recettes de grands chefs revisitées.

Il faut compter environ 35 euros par personne, prix tout à fait indicatif selon les plats choisis (dont je donne quelques exemples en fin de billet). Mais il faut savoir qu'à ce tarif là, qui est sans commune mesure avec le coût d'un restaurant, on aura exclusivement du fait maison, avec des produits frais et de saison. Cuisinés uniquement sur commande. Et on tiendra compte de vos contre-indications alimentaires si vous en avez.

Justement, il n'y a qu’à passer commande et à se régaler ! Comme celles-ci ont lieu les mardis et vendredis et que l'on peut commander jusqu’à J-2, ce sera parfait pour le 31 décembre puisque le délai coule jusqu'au 29 décembre pour la livraison du 31. Mais ce sera aussi bien pour un surlendemain de fête quand on n'a plus du tout envie de se mettre devant les fourneaux.

Les livraisons ont lieu entre 9h et 17h (créneaux de 3h habituels à prévoir) et sont offertes sur Paris. Tous les tarifs sont détaillés sur le site. Et en plus de la livraison à domicile et au bureau, on vous propose le retrait gratuit dans plus d'une dizaine de Points Relais sur Paris et la proche banlieue.

Encore plus malin : l'apporter ou le faire livrer chez des amis qui ne vous taxeront pas de pique-assiette.

Ce sont Christelle et Patricia, mères de famille très très actives, qui sont à l’origine des Petites Casseroles, pour permettre à tous, quels que soient la composition et le rythme de la tribu, de se retrouver autour du bon et du bien, en gardant au repas du soir son rôle convivial et régénérateur, alors qu'on n'a pas eu le temps de faire les courses, et encore moins de cuisiner soi-même.

L'idée de départ a germé il y a quatre ans, un soir de décembre, alors que Christelle s'activait depuis 2 heures et que la famille allait passer à table. Elle remarque que sa voisine et amie Claudine vient juste de rentrer du travail et d'allumer la lumière de sa cuisine. Elle a eu envie de lui porter un peu de la blanquette qui mijotait chez elle.

Le concept a pris forme très vite. Christelle Coche-Dupeuble (qui a bel et bien porté de la blanquette à Claudine ce jour-là !) était conseil en communication depuis près de 20 ans et chef d’entreprise, mariée, mère de 3 enfants. Patricia professionnelle du marketing et des sites internet, elle aussi mère de 3 enfants a été séduite par son idée. Elles se sont associées.

Aujourd’hui, ce sont 8 personnes qui imaginent, cuisinent, organisent et livrent avec sourire et bonne humeur les petits plats mijotés. Chaque semaine une carte, d’une quinzaine de viandes, poissons, légumes, soupes, tartes salées... et desserts, est proposée par mail aux clients fidèles et publiée sur www.lespetitescasseroles.fr

Les deux patronnes ne cessent d'innover proposant, après l’arrivée des plats végétariens, au même prix que les plats traditionnels, des recettes sans gluten ou sans lactose comme par exemple un Tajine de poulet au citron confit avec semoule de quinoa et une Panna cota au lait d’amande au coulis de fraises.

On peut aussi commander avec les plats de la semaine, ou seuls, des petites mousses à tartiner, cuisinées par un jeune artisan, une huile d’olive 1ère pression à froid en direct d’un artisan, un chocolat à croquer et à craquer... autant de douceurs qui composent l'Epicerie des merveilles.

J'ai testé le service et voilà ce que je peux en dire :
La livraison est un service appréciable, forcément, avec pour moi une préférence pour le bureau parce que j'y suis plus souvent qu'à la maison. Quel que soit votre choix la chaine du froid est respectée puisque la livraison se fait dans une housse isotherme et sur pack de glace. A domicile prévoyez de la place dans votre frigo pour faire le transfert. A moins d'avoir opté pour la formule de "consigne" de ce contenant, pratique au travail si vous n'y avez pas de réfrigérateur.

Comme on le voit sur la photo le repas est livré dans des barquettes. Celles-ci sont biodégradables et micro-ondables. Ils sont faciles à réchauffer (casserole, four ou micro-ondes)... mais ce serait mieux si la durée préconisée était indiquée. En ajoutant que la barquette est micro-ondable parce que ce n'est pas "évident".
Les étiquettes sont cependant bien renseignées. Outre le nom du plat et son poids on peut lire une composition très détaillée. Il n'est pas précisé qu'il n'y a ni additifs ni conservateurs, mais théoriquement on le sait déjà. Ils se conservent 4 jours au réfrigérateur. C'est un point positif.

Par contre je n'ai pas trouvé les valeurs nutritionnelles (protides, lipides, glucides et fibres) qui sont annoncées. On m'a néanmoins assuré que progressivement l’ensemble des plats sera annoté : "convient à un régime hyperprotéiné" ... "adapté à un régime hypocalorique"... et que des conseils nutritionnels seront également dispensés comme par exemple "à compléter d’une crudité ou d’un fruit pour un repas complet".

Logiquement les plats seront accompagnés de petits pictos :
- light : pour les plats convenant dans le cadre d’un régime hyperprotéiné, équilibré ou hypocalorique
- kids : pour les plats dont les goûts ou les textures vont plaire aux enfants
- végétariens : pour les plats 100% légumes (ou en tout cas sans viande ni poisson)

Si j'avais eu des doutes j'aurais pu appeler Christelle ou Clémence qui sont joignables au 01 82 00 88 25 dès que nécessaire, ou par mail à contact@lespetitescasseroles.fr

Par contre, il faut y penser : les Petites casseroles n'assurent pas le service. Autrement dit si vous comptez déguster sur place il faudra vous munir de couverts. A la maison les barquettes n'ont rien de festif, mais rien n'empêche de transférer dans une jolie vaisselle. Il faudra aussi passer chez le boulanger. J'en connais pour qui le pain est indispensable et source de conflit quand il vient à manquer.
J'ai éprouvé aussi le besoin de personnaliser un peu. J'ai trouvé l'épaule d'agneau confite aux épices et riz un peu triste. Le résultat est plus appétissant avec un ajout de noix de cajou et une trainée de raz-el-hanout sur le riz ... très blanc.
Ceci étant le goût était là, sans que les épices ne soient trop marqués. Et la cuisson de l'aubergine était parfaite, ce qui n'est pas facile à réussir. Enfin les parts étaient pensées pour satisfaire l'appétit de deux personnes. C'est encore une fois très positif.

J'ai un petit doute sur la question de la saisonnalité qui est pourtant revendiquée par le site. Je ne pense pas que l'aubergine pousse naturellement en décembre, ou alors sous serre. De même, j'aurais davantage vu en été le coulis de framboises qui accompagnait le cheesecake.
Il me semble que Christelle et Patricia peuvent davantage mettre l'accent sur le plat du mois, original, et longuement, très longuement mitonné... une recette qu’elles ne proposent qu’une fois dans l’année en série limitée et que l’on ne fera pas soi-même à moins d’avoir une bonne journée à y consacrer !

Plats cuisinés, poissons, plats végétariens, tous les plats sont au même prix. Parce qu’il faut autant de temps et bien plus de créativité pour cuisiner des légumes sur lesquels toute la famille va se jeter que pour faire une blanquette de derrière les fagots. Et comme les tarifs ont été calculés pour que commander aux Petites Casseroles ne reviennent pas plus cher que téléphoner à un livreur de sushis ou de pizza ce serait dommage de s'en priver. Voilà une ultime idée de cadeau puisque le site peut fonctionner en abonnement.
Evidemment le menu des Etoiles est hors normes. Il se compose par exemple de Brochettes de Saint-Jacques et gambas ou de Mini-choux au crabe à l'huile de noisette et aux graines de sésame. Suivront en entrée des Roulés de saumon fumé au chèvre frais, vinaigrette aux aromates. Comme plats, on peut être tenté par un Gratin de homard et risotto crémeux ou une Fricassée de chapon de Bresse aux morilles selon Paul Bocuse. Un Crémeux de marrons au cacao, tuiles croustillantes à la fleur de sel selon Yves Camdeborde serait un dessert de rêve. Et pour le lendemain matin... on peut commander un Jus Ananas menthe gingembre.

Cela donne envie de chanter qu'est-ce qu'on attend pour faire la fête ?

La Nouvelle Seine embarque petits et grands pour deux spectacles aromatiques

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La Nouvelle Seine est une péniche amarrée quai de Montebello. On peut y déjeuner en jouissant d'une vue imprenable sur Notre-Dame.

On peut aussi descendre en soute pour assister à un spectacle. La programmation est sans reproche, avec des découvertes intéressantes, comme Marine Baousson que j'avais applaudie à la Comédie des Trois Bornes et qui fait le show ici tous les mardis soirs à 21 h 30.

Les enfants ne sont pas en reste. Ils ont le choix en ce moment avec deux comédies écrites par le même auteur pour les 3-11 ans.
J'ai eu la surprise de découvrir une vraie salle, même si elle tangue un petit peu (au passage des bateaux-mouches ou des péniches en activité). Un parfum d'épices embaumait. On se serait cru sous un de ces sapins du marché de Noël du square voisin.
La décoration signé par Gil Levasseur, évoque l'univers de Cocteau et convient autant à un public d'enfants qu'aux adultes. Il a été aidé par une certaine Caroline qui mérite les félicitations.

A ce que j'ai vu cette après-midi là, les parents n'ont pas boudé leur plaisir. Les comédiens m'ont dit avoir ressenti une forte écoute, avec une belle participation de parents conquis.

Il leur faut tout de même beaucoup d'énergie parce que la marmaille n'a pas ses mots dans ses poches. J'ai entendu fuser des "maitresses en maillot de bains" et des menaces, du style "j'espère que c'est intéressant", témoignant d'une exigence extrême pour des spectateurs aussi jeunes qui un peu plus tard avoueront : "c'est la première fois que je vois un spectacle comme çà". Faut du caractère pour les mener à la baguette ces petits, et le comédien n'en manque pas.

Je connaissais en gros l'histoire d'Augustin Pirate des Indes, ayant découvert le livre de Marc Wolters (illustré par Pierre Jeanneau, au Buveur d'encre, 2015) au Salon du livre pour la jeunesse de Montreuil il y a quelques jours.
C'est lui qui a écrit le spectacle à partir de la même trame mais le résultat n'a rien à voir. C'est encore lui qui a conçu La Grande Cuisine du Petit Léon, un spectacle plus musical et différemment participatif.
Les deux ont en commun de faire découvrir épices et herbes aromatiques au moyen de drapeau embaumant les huiles essentielles agités au-dessus des spectateurs.


Augustin Pirate des Indes
Le personnage central de la pièce est Augustin Volubile, qui nous apprend avoir parlé dès le jour de sa naissance. profession pirate, spécialité voleur d'épices ... parce que cela vaut de l'or.
Sa lorgnette est un moulin à poivre. Il a tôt fait de mimer la levée d'ancre. On peut dire que l'endroit est raccord avec le sujet puisque nous sommes à fond de cale.
Et s'il prétend avoir un petit grain ... de poivre, ses propos ne sont pas dénués de bon sens. Quand il dit que l'orang-outan signifie en malais homme de la forêt c'est tout à fait exact.
Il passe d'un costume à l'autre sans que l'on se rende compte que c'est lui qui incarne tous les rôles.
Il interroge régulièrement la salle, en parvenant à déjouer les meilleurs "élèves" du premier rang, qui ont réponse à tout. Il entretient l'attention de tout le monde, avec des allusions spécialement adressées aux parents. Il réussit à mobiliser la salle entière pour mimer une traversée à dos de baleines à bosse.
Les parfums calment à peine l'assemblée. Ça sent la girofle, la muscade, qu'il ne peut s'empêcher de  conseiller dans un gratin dauphinois. A un moment il faudra bien un instant de relaxation pour calmer tout le monde et revenir à un certain calme et écouter la suite.
Et reprendre de plus belle avec une chanson et une chorégraphie :
Des épices pour les pirates
Augustin tu nous éclates
Après une pause au-dessus on peut enchainer avec le spectacle suivant, ou arriver spécialement ...

La Grande Cuisine du Petit Léon
C'est un spectacle plus musical et différemment participatif. Le comédien fait d'abord parler une marionnette qu'il reconnait lui-même être un affreux doudou.
Il avoue être le fils d'un ogre, cannibale cela va de soi. Mais sa bonhommie et son pantalon de vichy rouge et blanc ne font peur à personne.
Et je ne suis pas sure que les enfants comprennent le nom du restaurant trois étoiles de son ogre de père, Croqu' Nain dont la spécialité est de cuisiner les nains.
C'est un enfant, on lui pardonne, même s'il a 7 ans, un âge soit disant de raison. Le père est parti, et Léon se retrouve seul aux fourneaux. Pour ce petit gourmet, c’est une occasion en or de jouer et de faire découvrir ... les légumes.
C'est prétexte à une petite leçon de botanique car il y a des légumes qui sont des fruits (tomates, aubergines), d'autres des racines (carottes), d'autres des feuilles (épinards) et d'autres encore des fleurs (artichauts, brocolis).
Et bien entendu à sentir les arômes des plantes qui vont sublimer sa nouvelle recette. La fantaisie est au programme avec un emploi peu académique des ustensiles de cuisine.
Le plus sympathique est le recrutement d'un commis parmi les spectateurs pour réaliser après moult péripéties des saucisses aux légumes et un gâteau d'anniversaire pour le moins spécial.
Augustin Pirate des Indes à 14h les 26-27-29-30-31 décembre 2015 puis, mais les dates sont en cours de confirmation, les 2-3-9-10-16-17-23-24-30-31 janvier 2016. Il restera à l'affiche à Paris jusqu'à mars 2016 avant de partir en tournée dans toute la France.
La Grande Cuisine du Petit Léonà 15h30 les 26-27-29-31 décembre 2015 puis le 2 -3-10-17-24-31 janvier 2016 (en cours de confirmation)
Théâtre La Nouvelle Seine– sur berges face au 3 quai de Montebello – 75005 Paris
Informations au 01 43 54 08 98

De Meudon à Istanbul, l'épopée de l'Orient-Express

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Si vous avez manqué l'exposition qui a été présentée il y a quelques mois devant l'Institut du Monde Arabe voilà une occasion de voir quelques pièces d'exception et, qui plus est, sans faire la queue ni bourse délier puisque le Centre d'art et de Culture de Meudon est gratuit.

C'est une occasion à saisir, encore plus forte que les réductions des agences de voyage pour aller, certes en imagination, jusqu'à Istanbul, et revivre un peu l'épopée de l'Orient-Express.

Ces trains légendaires n'ont rien perdu de leur capacité à faire rêver.

Tout a commencé avec la création en 1876 d'une compagnie ferroviaire de luxe : la Compagnie internationale des wagons-lits par un homme d'affaires belge. A force de ténacité, Georges Nagelmakers concrétise son projet de train transeuropéen, et lance l'Orient-Express  le 4 octobre 1883. L'année suivante sa compagnie prend le nom de Compagnie des Wagons-Lits et des Grands Express Européens. Elle ouvrira dix ans plus tard plusieurs hôtels de luxe pour ses passagers.

L'orient-Express sera le premier moyen de transport à abolir les frontières du vieux continent. Il parcourt une distance de 3186 km et traversera 7 pays (France, Allemagne, Autriche, Hongrie, Roumanie, Bulgarie et Turquie) en 81 heures et 30 minutes, ce qui représente tout de même 30 heures de moins qu'un train ordinaire.

L'Orient-Express sillonne l'Europe Centrale et les Balkans en passant par Munich, Vienne, Budapest et Bucarest afin de rejoindre les portes de l'Orient à Istanbul, à une époque où les frontières ne sont pas ouvertes comme aujourd'hui. Cela relève presque de l'épopée.
La construction du tunnel du Simplon permettra la création d'un itinéraire sud par Venise, Belgrade et Sofia. Et de nombreux trains de prestige vont désormais partir depuis la Côte d'Azur, comme en témoignent ces affiches. Celle de gauche a été réalisée en 1926 par Emile André Schefer.

Le Calais Méditerranée Express traverse la France du Nord au Sud à partir de 1886. Il est richement orné de marqueteries Art Déco. Les deux panneaux qui sont photographiés ici décoraient le dessus de la banquette lit des premières voitures métalliques type S (pour Steel) en 1922.
Les premières voitures métalliques bleues apparaissent sur la ligne cette même année 1922. C'est le directeur de la Compagnie qui a imposé cette couleur et les liserais or en mémoire de l'uniforme bleu nuit rehaussé de galons dorés qu'il portait lorsqu'il faisait son service militaire. Les clients vont finir par donner ce nom de Train Bleuà la ligne en 1946.
Un modèle réduit ouvert permet de voir l'agencement des cabines single, double ou triple d'une voiture lits type MU comme il y en avait encore en 1964.
Les trajets étaient si longs que le confort de la couchette était primordial. Et on peut voir grandeur nature un compartiment de voiture lit type Y de l'année 1930. C'est dans un compartiment de ce type qu'a été tournée la scène célèbre de James Bond Bons baisers de Russie avec Sean Connery.
Ces voitures lits, les plus nombreuses de la Compagnie, ont circulé sur la plupart des grands express. Le décor sobre reste malgré tout assez cossu avec des boiseries d'acajou. Pour la première fois  ces voitures étaient équipées d'un office dans lequel le conducteur pouvait préparer le petit déjeuner ou des collations sans avoir recours aux services d'une voiture-restaurant souvent éloignée. Le conducteur des Wagons-Lits, un par voiture (et non pas les contrôleurs) était un personnage important. Il dormait sur une banquette spartiate dans le couloir et était en charge de satisfaire aux moindres désirs de 10 à 20 voyageurs, nombre variant suivant le standing de la voiture. Il assurait les passages en douane pendant la nuit et servait les petits déjeuners ou réveillait les passagers avant de descendre.
Les silhouettes des personnages de la littérature et du cinéma qui ont participé à la construction de la légende de ce célèbre train sont toujours vivantes. On retrouve intacts les cabinets de toilette et meubles de lavabo, vaisselle et argenterie, malles de voyage ou menus du restaurant, affiches anciennes, documents de voyage mais on découvre aussi des anecdotes et des petites histoires liées à des passagers célèbres.
On découvre aussi le confort des wagons "ordinaires" qui témoigne quand même du luxe de l'époque. On s'y installerait volontiers pour prendre le thé et lire un bon roman. La vie à bord conjugue confort et raffinement.
Les menus sont composés de plats recherchés et accompagnés de vins prestigieux. Les trois voitures-restaurants sont autant appréciées pour la gastronomie que pour l'ambiance créée par René Lalique, Gérard Gallet ... qui fait du voyage une expérience unique.
L'Art Nouveau influence les arts de la table. On peut notamment voir de près une des premières assiettes aux armes de l'Orient Express et un vase de cristal gravé à l'acide Val Saint Lambert.
La table dressée dans le grand wagon du Simplon Orient Express Paris Beograd Istambul, via Milano et Trieste (c'est ce qui figure sur la plaque) témoigne du faste et du luxe de ces Grands Express. On comprend qu'ils aient inspiré les écrivains comme Graham Geene, Paul Morand, Agatha Christie, et les cinéastes... Outre le James Bond précédemment cité on se souvient de Une femme disparait d'Alfred Hitchcock, L'espion qui m'aimait de Lewis Gilbert ou encore Sherlock Holmes attaque l'Orient-Express de Herbert Ross.
Beaucoup de souvenirs sont exposés à Meudon, par exemple des objets témoins de la voiture restaurant 2419 D mise à disposition du Maréchal Foch pendant la première guerre mondiale, alors qu'elle avait sillonné l'Europe dans différents trains de luxe. En effet durant la guerre l'Orient-Express servira de train militaire. L'armistice a été signé dans cette voiture en 1918 avant qu'elle soit emmenée en Allemagne en 1940 puis détruite en 1944. (Celle qui est visible en forêt de Compiègne, à Rethondes est une voiture similaire de la même série.)

Après une interruption de 1939 à 1945 en raison de la guerre l'Orient-Express reprend du service mais le nombre de voitures de luxe chute en 1962. Le dernier départ pour Istambul aura lieu le 19 mai 1977.

Cependant la légende renait en 1983 quand un train portant ce même nom d'Orient Express est reconstitué par le britannique James Sherwood, avec du matériel d'origine restauré. Il assure un service régulier entre Paris et Venise sous la marque "Venice-Simplon-Orient-express" jusqu'en 2005. De son coté la Compagnie des Wagons-Lits est rachetée en 2003 par le groupe Accor. Elle restaure sept voitures et les met en service pour des voyages privés sous la marque "Pullman-Orient-express".

C'est à la générosité d'un collectionneur meudonnais que l'on peut approcher les fastes de ces trains de légende qui reliaient l'hôtel Royal-Bellevue à la compagnie internationale des Wagons-Lits et traversaient l'Europe entière dans un confort sans égal.

De Meudon à Istanbul, l'épopée de l'Orient-Express
Centre d'art et de culture
15 boulevard des Nations Unies - 92190 Meudon
Du jeudi 17 décembre 2015 au dimanche 27 mars 2016
Mardi au vendredi : 15h à 19h
Samedi et dimanche : 14h30 à 18h30
Entrée libre

La soupe détox lendemain de fêtes

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Vous la préparerez en bonne conscience parce que vous pensez devoir faire régime. Mais vous vous régalerez. Il y a peu de plats meilleurs que la vraie soupe de légumes maison. Son secret ? Assez facile à mettre en oeuvre pourvu qu'on ait un peu d'organisation et de prévoyance.

Règle numéro 1, avoir toujours (au congélateur, c'est impérissable) du céleri branche et des gousses d'ail, et ses étagères des feuilles de laurier et du thym, parmi ses épices des clous de girofle.

Règle numéro 2, acheter des poireaux, beaucoup de poireaux, parce que c'est ce qui donne son goût à l'eau. Comme j'aime ce légume en entrée je le coupe en trois et je pose les "blancs" dans un panier vapeur au-dessus de la soupe, le vert sera dans le potage. Je fais d'une pierre deux coups.

La recette en elle-même comporte des invariants : poireaux, je l'ai déjà dit, un oignon piqué d'un clou de girofle, une gousse d'ail, une feuille de laurier, un morceau de céleri branche, du gros sel de mer, une ou deux pommes de terre (à purée ou frite, on évite la variété à rissoler).

On peut ajouter ce qu'on a sous la main, quelques carottes, une poignée d'épinards, un reste de potiron, un navet ou un panais. C'est selon. Il faut penser à verser beaucoup d'eau (et je la préfère filtrée). Quant au poivre je préfère que chacun donne un tour de moulin sur son bol et assaisonne à sa convenance.

Plutôt que le classique persil plat je choisis le persil dit chinois, dit encore coriandre dont je trouve le parfum plus délicat.

La cocotte minute est une alliée précieuse. Je consomme une partie en bouillon, le reste est mixé au blender, pour varier les plaisirs.
Et pour faire (encore) fête, je sers avec une quenelle ou une tartine de mousse aux cèpes, trouvée chez Lidl qui regorge en ce moment de produits très gourmands et peu onéreux, ce qui prouve qu'on n'est pas obligé d'aller dans le quartier de la Madeleine pour débusquer l'excellence. J'avais déjà eu l'occasion de l'apprendre l'an dernier au Salon du blog culinaire où la marque était présente.
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